Les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité dans le monde (OMS, 2003). En agissant sur les facteurs de risque (tabagisme, obésité, HTA, diabète…), il est possible de prévenir la plupart de ces maladies. Dans ce cadre, la médecine du travail, en tant que médecine préventive, occupe une place prépondérante dans la promotion de la santé de la population active.

Évaluer le risque d’événements cardiovasculaires à 10 ans chez une population de travailleurs dans une institution publique d’enseignement supérieur.

Étude descriptive, transversale, rétrospective et exhaustive portant sur les dossiers des salariés d’une institution publique d’enseignement supérieur adressés à la consultation de pathologie professionnelle de l’hôpital Charles-Nicolle pour visite médicale périodique durant l’année 2013 (ont étés exclus les enseignants tous grade confondue). Nous avons recueilli les caractéristiques socioprofessionnelles des salariés, leurs habitudes, leurs antécédents pathologiques, les données des visites médicales et des explorations complémentaires. L’évaluation du risque cardiovasculaire a été faite par le calcul du score de Framingham.

Notre population d’étude est composée de 164 salariés dont l’âge moyen était de 42,4±9,2 ans, à légère prédominance féminine (50,6 %). Il s’agit de femmes de ménage (37,2 %), de techniciens supérieurs (18,29 %), de gardiens (13,4 %), d’ouvriers (13,4 %), d’agents administratifs (7,31 %), de chauffeurs (3,65 %) et d’agents de sécurité (3,04 %). L’ancienneté professionnelle moyenne était de 7,61 ans. Nous avons recensé 5,48 % antécédents de diabète, 5,48 % d’hypertension artérielle et 4,26 % de dyslipidémie. Au cours des visites médicales périodiques, nous avons recensé 54 nouveaux cas de dyslipidémie, 19 cas d’hyperglycémie et 12 cas d’élévation de la tension artérielle. Au total, 34,92 % de nos salariés étaient tabagiques. Le score de Framingham était bas chez 42 % des cas et modéré chez 50 % des cas. Sept salariés avaient un haut risque cardiovasculaire et 2 salariés avaient un très haut risque (avec un score>15 %). Notre conduite était principalement de conseiller aux salariés des mesures hygiéno-diététiques avec un contrôle biologique régulier. D’autres patients ont étés redressés à leur médecin traitants pour un complément de prise en charge spécialisée.

Ce travail a permis de dévoiler un risque cardiovasculaire réel au sein de la population étudiée. De ce fait, la surveillance médicale périodique garde une place fondamentale notamment dans la lutte contre les facteurs de risque cardiovasculaires.