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Syndrome du canal carpien dans le secteur agricole : est-ce uniquement lié à l’exposition biomécanique ? - 14/05/18

Doi : 10.1016/j.admp.2018.03.327 
Julie Bodin 1, Sylvaine Jégo 1, Alexis Descatha 2, Bradley Evanoff 3, Ronan Garlantézec 4, Audrey Petit 1, Emilie Chazelle 5, Beatrice Geoffroy-Perez 5, Yves Roquelaure 1,
1 Inserm, U1085, IRSET, équipe ESTER, université d’Angers, Angers, France 
2 Inserm, UMS 011, unité cohortes épidémiologiques en population, Villejuif, France 
3 Washington University School of Medicine, Division of General Medical Sciences, Saint-Louis, États-Unis 
4 Inserm, U1085, IRSET, équipe 3ERD, université de Rennes, CHU de Rennes, IRSET, Rennes, France 
5 Santé publique France, direction santé travail, Saint-Maurice, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Objectif L’objectif était d’étudier l’association entre la co-exposition à des agents chimiques neurotoxiques et à des contraintes biomécaniques du poignet et la présence de syndrome du canal carpien (SCC) chez les actifs du secteur agricole, à partir des données de la phase pilote de Coset-MSA, initiée par Santé publique France, en collaboration avec la Caisse centrale de la mutualité sociale agricole (CCMSA).

Méthodes

Les sujets ont été recrutés, dans cinq départements, par tirage au sort dans les bases de données de la MSA et invités à remplir un auto-questionnaire. L’échantillon était constitué de 711 hommes, âgés de 30 à 65 ans, exerçant au moment de l’enquête dans le secteur « Agriculture, sylviculture et pêche ». La présence d’un SCC, l’exposition aux agents chimiques potentiellement neurotoxiques (pesticides, essence, trichloréthylène, white-spirit, diluant cellulosique, peintures–vernis et encres–teintures) et l’exposition aux contraintes biomécaniques du poignet (répétitivité des actions, utilisation d’outils vibrants, torsion du poignet, pince pouce–index et forte intensité des efforts physiques) ont été recueillis dans l’auto-questionnaire. La non-réponse partielle a été corrigée à l’aide d’une technique d’imputation multiple et l’association entre le SCC et la co-exposition a été étudiée à l’aide d’une régression logistique pondérée. De plus, l’interaction entre l’exposition à une contrainte biomécanique et l’exposition à un produit neurotoxique a été testée.

Résultats

Parmi les 711 hommes, 5,6 % [4,0–7,7] ont déclaré un SCC unilatéral ou bilatéral au cours des 12 derniers mois, qu’il y ait eu ou non un arrêt de travail et qu’il y ait eu ou non un traitement. Douze pourcent (12 %) n’étaient exposés à aucun agent chimique neurotoxique et à aucune contrainte biomécanique, 39 % étaient exposés uniquement à au moins un agent chimique neurotoxique, 10 % étaient exposés uniquement à au moins une contrainte biomécanique et 39 % étaient co-exposés. L’odds ratio de l’association entre le SCC et la co-exposition était élevé, mais non significatif (OR=3,3 [0,8–14,1], référence : exposé à aucun agent chimique neurotoxique et à aucune contrainte biomécanique). L’interaction entre l’exposition à une contrainte biomécanique et l’exposition à un produit neurotoxique n’était pas significative (p=0,29).

Conclusion

Une association non significative entre la présence de SCC et la co-exposition à des agents chimiques neurotoxiques et à des contraintes biomécaniques du poignet a été observée chez les actifs agricoles. Des études de plus grande ampleur sont nécessaires pour confirmer ces résultats et envisager des mesures préventives.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Syndrome du canal carpien, Exposition physique, Exposition neurotoxique, Co-exposition


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Vol 79 - N° 3

P. 361 - mai 2018 Retour au numéro
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