Outre le risque lié à son corps de métier, le chirurgien dentiste-militaire semble être exposé au fléau représenté par les troubles musculosquelettiques (TMS).

Identifier les facteurs de risque de TMS chez les chirurgiens dentistes militaires d’active et préciser les situations de travail pouvant contribuer à leur apparition afin de proposer des mesures correctives ergonomiques adaptées en vue de leur prévention.

Étude semi-quantitative, menée à la polyclinique militaire de chirurgie dentaire du grand Tunis, par observation des contraintes biomécaniques durant 3 actes dentaires différents. L’analyse et l’interprétation des résultats ont été effectuées par le logiciel ERGOROM.

Les actes d’extraction dentaire, de traitement endodontique et de traitement de caries dentaires ont été étudiés. Les postures contraignantes, la répétitivité, les contractions en isométrie des épaules et la mauvaise position de travail se sont dégagées comme facteurs de risques de TMS communs à l’ensemble des dentistes. La nuque était en flexion franche de plus de 40 degrés ou en extension sur 95 % à 63 % du temps de travail. L’épaule était en contraction permanente durant 72 % à 40 % du temps de travail, avec une faible variabilité suggérant une contraction isométrique des épaules. Les coudes étaient en flexion franche sur 91 % à 56 % du temps de travail avec une faible variabilité flexion/extension. La position de prédilection des poignets dans notre étude était l’hyper-extension ou l’hyper-flexion sur 64 % à 42 % du temps de travail et la déviation cubitale ou radiale sur 35 % à 14 % du temps de travail. La prise digitale en isométrie des instruments de dentisterie s’est étalée sur presque la totalité de la plage horaire de travail dans les 3 actes observés.

Les résultats ainsi obtenus nous ont amenés à proposer au commandement des mesures correctives ergonomiques appropriées susceptibles d’améliorer les conditions de travail et prévenir la survenue des TMS.