Les imprimantes 3D sont en plein essor dans les laboratoires de recherche. Le principe est de construire un volume en trois dimensions par accumulations successives de couches de matières, plan par plan. Il existe plusieurs types d’impression 3D : stéréolithographie, frittage laser, fusion laser, dépôt de fil en fusion… Certaines des technologies utilisées peuvent à l’évidence produire de façon non intentionnelle des nanoparticules.

Nous avons recherché l’éventuelle libération de nanoparticules consécutive à l’impression 3D par la technologie d’extrusion de fil en fusion à 320°C d’un support en polymère hydrosoluble et d’un fil thermoplastique en ABS (acrylonitrile, butadiène, styrène). Si l’ABS n’est pas classé cancérogène par l’Europe, il est évalué « inclassable quant à sa cancérogénicité pour l’homme » par l’IARC (CIRC 3) ; ses composants sont classés respectivement C1B, C1A et R2. La décomposition de l’ABS est susceptible de générer des produits dangereux (irritants, nocifs, CMR). L’émission de nanoparticules a été mise en évidence par la technologie des Nanobadges^® disposés sur l’imprimante et dans la pièce (mesures d’ambiance). Ces nombreuses nanoparticules parfaitement visibles en microscopie électronique par balayage, sont de forme carbonée, quasi sphériques, non couramment observables en pollution atmosphérique.

À l’heure actuelle, il n’a pas été possible de caractériser la composition chimique de ces nanoparticules. Nous ne sommes donc pas en mesure d’évaluer le risque pour la santé des personnels exposés. Par mesure de prévention, compte tenu des risques cancérogènes et génotoxiques des composés de l’ABS, il est cependant souhaitable d’anticiper la mise en place de telles imprimantes en les plaçant idéalement dans des enceintes ventilées avec système d’extraction à l’extérieur des locaux.