Surveillance biologique de l’exposition professionnelle (SBEP) aux HAP dans le secteur du raffinage du pétrole - 14/05/18
Résumé |
Introduction |
Le raffinage du pétrole génère des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) qui doivent être mesurés du fait de leur toxicité potentielle (effets cancérogènes, irritatifs, immunotoxiques). Une SBEP est réalisée chez des sujets assurant le nettoyage de bacs ayant contenu des résidus de fuels lourds.
Matériels et méthodes |
Quatorze sujets (6 non-fumeurs et 8 fumeurs) ont été inclus. Les sujets étaient équipés de masques à adduction d’air. Trois prélèvements d’urines ont été recueillis, en début de poste le 1er jour de travail, en fin de poste le 4e jour et en début de dernier poste. Ont été analysés le 1-hydroxypyrène (1-OHP, issu du pyrène), le 3-hydroxybenzo(a)pyrène (3-OHBaP, issu du BaP cancérogène) et les métabolites de 3 HAP gazeux majoritaires (naphtalène, fluorène et phénanthrène). En complément, un échantillon du résidu a été analysé.
Résultats |
Le résidu contenait 600μg d’HAP par gramme de résidu sec, avec une majorité (70 %) d’HAP légers à 2/3 cycles aromatiques (naphtalène, fluorène, phénanthrène, pyrène) et peu d’HAP lourds (BaP notamment). Les concentrations urinaires d’1-OHP (0,01 à 0,27μmol/mol de créatinine) étaient largement inférieures aux valeurs maximales recommandées en milieu professionnel et ne dépassaient que rarement celles de témoins. Une accumulation était néanmoins retrouvée, avec des concentrations significativement supérieures en fin de semaine (p=0,05). Le 3-OHBaP était indétectable dans près de 40 % des échantillons et au maximum de 0,15 nmol/mol hormis chez un sujet fumeur au niveau de base anormalement élevé. Les niveaux des métabolites des HAP gazeux (naphtols, fluorénols et phénanthrols) en fin de semaine étaient majoritairement similaires à ceux de la population générale (non analysés sur le 1er prélèvement). Malgré une tendance, aucune différence statistiquement significative n’est mise en évidence entre les sujets fumeurs et non-fumeurs pour l’ensemble des biomarqueurs, probablement en raison du faible effectif.
Discussion/conclusions |
Les expositions mesurées sont faibles et cohérentes avec le niveau de protection des sujets et la source (dérivés de distillation de pétrole). Le 3-OHBaP, bien qu’issu d’un HAP cancérogène, n’apparaît pas comme le biomarqueur exclusif à privilégier ici du fait de valeurs souvent indétectables. Le 1-OHP et les métabolites des HAP gazeux, plus abondants et davantage influencés par les émissions, paraissent utiles pour suivre l’imprégnation des travailleurs aux HAP. Il serait néanmoins nécessaire de pratiquer des biométrologies à d’autres postes du raffinage pour confirmer cette stratégie de SBEP incluant les HAP gazeux, ces derniers reflétant mieux le mélange auquel sont exposés les travailleurs.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Raffinage, Pétrole, HAP, Surveillance biologique
Plan
Vol 79 - N° 3
P. 393 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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