Les dermatites de contact allergiques occupent une place avancée parmi les maladies professionnelles indemnisables en Tunisie. Cependant, leur évolution ainsi que les agents en cause ont connu des variations ces dernières années.

Analyser le profil chronologique des DCA professionnelle en Tunisie et celui des allergènes responsables.

Il s’agit d’une étude descriptive portant sur tous les sujets atteints de dermatites de contact allergiques professionnelles déclarées, en Tunisie, et reconnus auprès de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) durant la période s’étalant du 1^er janvier 2002 au 31 décembre 2012.

Durant la période d’étude, 315 cas de DCA professionnelles soit 4 % de toutes les maladies professionnelles déclarées ont été recensés. L’âge moyen était de 42,70±9,02 ans avec prédominance masculine (sex-ratio=3,03). Les DCA étaient plus fréquentes dans le secteur de la confection (n=45, soit 14,3 %), suivi par la cimenterie (43 cas, soit 13,7 %) et le secteur de fabrication des matériaux de construction (21 cas, soit 6,7 %). Les DCA professionnelles ont connu une évolution d’allure sinusoïdale mais globalement décroissante durant la période d’étude. La majorité des cas de DCA était déclarée en 2003 avec 45 cas (soit 14,3 %) et en 2005 avec 40 cas (12,7 %). Les allergènes les plus incriminés étaient le bichromate de potassium dans 27,3 % des cas (soit n=86), le chlorure de cobalt dans 18,7 % des cas (soit n=59) et le sulfate de nickel dans 15,2 %. L’évolution des allergènes déclarés décrit des courbes en dents de scie. Le chrome était le seul allergène pour lequel on relevait au moins un cas par an, contrairement aux autres allergènes, absents des déclarations durant certaines années.

Bien que leur évolution reste variable, les dermatites de contact allergiques demeuraient un problème de santé au travail très important. Une attention plus particulière devrait être plus consacrée aux mesures préventives.