Projections oculaires d’agents chimiques en milieu de travail : étude rétrospective - 14/05/18
Résumé |
Contexte |
Les projections oculaires d’agents chimiques sont des accidents du travail fréquents, dont les caractéristiques épidémiologiques et la gravité sont mal connues.
Méthodes |
Étude descriptive rétrospective des cas de projection oculaire de substances ou de mélanges chimiques survenus en milieu professionnel et ayant motivé un appel au centre antipoison de Paris entre 2013 et 2015. Les caractéristiques sociologiques (âge, sexe, métier), les symptômes et la gravité (en se référant au Poisoning Severity Score) ont été analysées, ainsi que les classes d’utilisation et les compositions des agents responsables.
Résultats |
Nous avons analysé rétrospectivement 578 dossiers de patients, soit 0,7 % de l’activité du service. Il existait une discrète prédominance d’hommes (50,9 %). L’âge médian était de 32 ans (15–84 ans) et 35,5 % des victimes avaient entre 20 et 29 ans. Les professions de santé (25,8 %), les professionnels d’entretien et de nettoyage (12,0 %) et les employés de l’hôtellerie-restauration (12,0 %) étaient les plus représentés. La classe d’utilisation des produits la plus souvent impliquée était celle des mélanges d’usage ménager (46 %). Chimiquement, les bases fortes (17,4 % des cas), les solvants organiques (18,1 %) et les ammoniums quaternaires (11,4 %) étaient les catégories les plus fréquentes. La gravité de l’atteinte oculaire était nulle, faible et moyenne pour respectivement 18,5 %, 70,6 % et 10,6 % des patients. L’évolution a été favorable pour 99,8 % des victimes.
Discussion |
Dans notre étude, les métiers du soin et le personnel de laboratoire, les employés de nettoyage et de l’hôtellerie-restauration constituaient la majorité des classes professionnelles auxquelles appartenaient les patients victimes de projections oculaires, alors que la littérature rapporte une prédominance de projections dans les métiers de la construction et chez les ouvriers d’usine. Les produits ménagers étaient les plus souvent impliqués dans ces projections oculaires, ce qui est cohérent avec les types de professions retrouvées. Le faible pourcentage de cas de brûlures oculaires graves est probablement lié à un biais de sélection car l’Île-de-France est dotée de plusieurs services d’urgences ophtalmologiques qui sont habitués à gérer les projections oculaires de corrosifs sans systématiquement contacter le CAP.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Oculaire, Projection, Professionnel, Corrosif
Plan
Vol 79 - N° 3
P. 429 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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