La violence s’inscrit pleinement dans le contexte hospitalier actuel, où les faits de violence à l’hôpital sont en hausse notamment en ce qui concerne les atteintes aux personnes. Le service des urgences en tant que porte d’entrée pluridisciplinaire de l’hôpital, est aujourd’hui le service hospitalier généraliste dénombrant le plus d’actes de violence.

Il s’agit d’une étude transversale, menée auprès du personnel du service des urgences d’un hôpital préfectoral de Casablanca à l’aide d’un questionnaire. Le but est d’évaluer la violence aux urgences et d’en définir les modalités de prévention.

Seulement 30 personnes (37,5 %) ont participé à l’enquête, dont 11 médecins (36,6 %) et 13 infirmiers (43,3 %) avec prédominance féminine 66,6 %. L’âge moyen était de 35 ans, 90 % de nos enquêtés se sentent exposés à la violence dans l’exercice de leurs fonctions. Les infirmiers sont la catégorie professionnelle la plus exposée (34,6 %). Les visiteurs et les accompagnants sont les auteurs des violences dans 66,6 % des cas. Les actes de violence se font plus la nuit (39 %). Les violences sont surtout des atteintes aux personnes (69 %). Seulement 33,3 % des violences ont été déclarées auprès de l’administration.

Plusieurs études, y compris la nôtre, montrent une prédominance féminine, ceci pourrait être expliqué par la féminisation du personnel de santé. Dans notre étude, les visiteurs ou accompagnants sont les plus responsables des violences (66,6 %), ce qui s’accorde avec plusieurs études marocaines, quoique l’ONSV (observation nationale des violences en milieu de santé) montre dans son rapport annuel de 2014, que dans 72 % des cas, les auteurs des violences étaient des patients. L’atteinte aux personnes est la plus fréquente, ce qui est en conformité avec la littérature. Par contre, le taux de déclaration reste relativement faible par rapport aux données de la littérature.

La violence à l’égard du personnel soignant est devenue une réalité quotidienne. Sa hausse a fait sonner l’alarme appelant à maîtriser ce risque. Les efforts doivent être poursuivis dans le sens de l’évaluation et de la prévention afin d’optimiser la sécurité de l’exercice.