Collections sous durales de l'enfant : place de l'irm cerebrale et medullaire dans le diagnostic de maltraitance - 19/03/08
G Soto-Ares [1],
M Denes [1],
N Noulé [2],
M Vinchon [3],
JP Pruvo [1],
et D Gosset [2]
Voir les affiliationsObjectif. Notre but était d'étudier si l'existence de multiples hématomes sous duraux de signaux différents est évocatrice des sévices répétés et permet le diagnostic de maltraitance.
Matériel et Méthodes. Nous avons inclus 13 patients (9 garçons/ 4 filles ; âge moyen 15 semaines) avec des hématomes sous duraux en l'absence d'histoire accidentelle précise. Six patients ont bénéficié d'une IRM la première semaine et sept patients entre J-10 et J-30 afin d'étudier la topographie, les signaux des hématomes sous duraux et les anomalies cérébrales, médullaires ou péri médullaires, 8/13 patients ont bénéficié d'une IRM médullaire. Chez 7/13 patients, nous avons comparé nos résultats à l'enquête médico légale afin d'étudier la corrélation entre l'âge des hématomes sous duraux et les dates des sévices.
Résultats. Nous avons retrouvé des lésions d'oedème diffus, d'ischémie, des contusions sous-corticales, des lésions axonales de la jonction cranio-cervicale. Deux enfants sur huit enfants présentaient des collections hématiques péri-médullaires. Des hématomes sous duraux multiples fronto-pariétaux (100 %) et sous-occipitaux (77 %) ont été retrouvés. Parmi les six patients ayant bénéficié d'une IRM dans la première semaine, cinq présentaient des hématomes sous duraux de signal identique et d'autres hématomes sous duraux de petite taille empêchant leur datation. Chez les patients dont les IRM ont été pratiquées plus tard, les signaux étaient différents dans 54 % des cas. La datation si bien difficile, elle était corrélée à la date des sévices, cependant elle est sujette à discussion car d'autres hématomes sous duraux d'âge différent ont été objectivés chez 5 patients, et suggéraient un re saignement spontané.
Conclusion. L'IRM cérébrale et médullaire identifie des anomalies propres au syndrome des enfants secoués mais elle ne permet pas de répondre à toutes les questions car elle ne détermine pas l'origine des signaux différents qui peuvent être dus à des re saignements ou à des sévices répétés. En l'absence d'histoire accidentelle précise, la découverte de ces lésions, justifie un signalement aux autorités judiciaires afin de protéger l'enfant et de mener les investigations pour aboutir à l'identification des cas de maltraitance.
Subdural hematomas in children: Role of cerebral and spinal MRI in the diagnosis of child abuse |
Purpose. To determine if the presence of multiple subdural hematomas (SH) of varying signal intensities at MRI was suggestive of repeated injuries allowing a diagnosis of non accidental head injury (NAHI).
Material and Methods. We included 13 patients (9 boys/ 4 girls; mean age 15,3 weeks) with suspected NAHI and bilateral SH. Six patients had MRI during acute admission (first week) and seven patients between 10 and 30 days after head trauma (mean 12,6 days). A total of 8/13 patients had spinal MRI. We assessed the distribution and signal intensity of SH, brain, epidural and spinal cord abnormalities. Our findings were compared to medico-legal investigations in 7/13 patients to evaluate the correlation between the age of SH on MRI and the date of injuries.
Result. Lesions detected included cerebral edema, ischemia, contusions and cranio-cervical axonal injury and 2/8 patient had spinal epidural hematomas. Multiple SH with varying signal intensities were seen. The commonest location was the frontoparietal areas (100%) and suboccipital region (77%). In 5/6 cases, MRI during the acute admission revealed multiple and small SH having the same signal intensity. When MRI was performed later multiple SH of varying signal intensity were found in 54% of cases. We found a good correlation between the age of the SH and the date of suspected injuries in all cases. Nevertheless, in 5 patients, other SH of various ages were present suggesting rebleeding.
Conclusion . Our findings confirm the value of MRI in the detection of brain and spinal cord lesions and SH of varying signal intensities in non accidental head injury. MRI is not able to predict whether different signal intensities correspond to spontaneous repeated bleedings or repeated injuries. The presence of these lesions without clinical evidence of accidental trauma justifies a medico-legal evaluation to confirm the diagnosis of child abuse and to protect these patients.
Mots clés :
Maltraitance.
,
Traumatisme crânien non accidentel.
,
Syndrome des enfants battus.
,
Syndrome de l'enfant secoué.
,
Hématome sous-dural.
,
IRM.
Keywords: Child abuse. , Head injury, closed. , Shaken baby syndrome. , Battered child syndrome. , Hematoma, subdural. , Magnetic resonance imaging.
Plan
© 2003 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 84 - N° 11-C1
P. 1757-1765 - novembre 2003 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.