Les patients souffrant d’anorexie mentale (AM) présentent souvent des symptômes d’anxiété, de dépression, et une pratique problématique d’activité physique (PPAP) [1Rizk M., Lalanne C., Berthoz S., Kern L., Godart N., Group E. Problematic exercise in anorexia nervosa: testing potential risk factors against different definitions PloS One 2015 ;  10 (11) : e0143352

Cliquez ici pour aller à la section Références]. Cette PPAP induit une résistance aux protocoles thérapeutiques. En revanche, des études récentes ont montré que l’utilisation d’activités physiques adaptées (APA) permettait de lutter contre l’anxiété, la dépression, et de participer à l’éducation thérapeutique au contraire d’une privation totale d’exercice physique [2Cook B.J., Wonderlich S.A., Mitchell J.E., Thompson R., Sherman R., Mccallum K. Exercise in eating disorders treatment: systematic review and proposal of guidelines Med Sci Sports Exer 2016 ;  48 (7) : 1408-1414 [cross-ref]

Cliquez ici pour aller à la section Références, 3Vancampfort D., Vanderlinden J., De Hert M., Soundy A., Adamkova M., Skjaerven L.H., et al. A systematic review of physical therapy interventions for patients with anorexia and bulemia nervosa Disabil Rehabil 2014 ;  36 (8) : 628-634 [cross-ref]

Cliquez ici pour aller à la section Références]. L’objectif de cette étude est de dégager différents profils de patients AM afin de permettre une meilleure individualisation des contenus d’APA.

La PPAP, la condition physique réelle et perçue, les niveaux d’anxiété et de dépression ont été mesurés chez 52 patients anorexiques [17,15±2,22 ans, IMC=16,49±1,54]. Une analyse en classes latentes des scores a ensuite été conduite (Mplus).

Trois profils significativement différents ont été dégagés (p<0,0001). Le 1^er est caractérisé par une PPAP totale associée à de faibles niveaux d’anxiété et de dépression. Le 2^e est caractérisé par une PPAP symptomatique couplée à des niveaux d’anxiété et de dépression plus fort que les 2 autres groupes (p=0,017 et p=0,019). Le 3^e profil présente des patientes sans PPAP et des scores moyens dans les autres variables.

Ces 3 profils sont cohérents avec la réalité clinique et la littérature. Conformément aux recommandations de Cook et al. [2Cook B.J., Wonderlich S.A., Mitchell J.E., Thompson R., Sherman R., Mccallum K. Exercise in eating disorders treatment: systematic review and proposal of guidelines Med Sci Sports Exer 2016 ;  48 (7) : 1408-1414 [cross-ref]

Cliquez ici pour aller à la section Références], ces résultats permettent de catégoriser les patients AM afin de mieux déterminer et prioriser leurs besoins lors de la prise en charge en APA. Lutter contre les états anxieux et dépressifs est un enjeu clé pour le profil 2. Pour le profil 1, un programme misant sur l’éducation thérapeutique couplée à une prise de conscience des capacités physiques réelles pourrait permettre de prendre en charge la PPAP avérée sans accroître l’anxiété et la dépression.