Connaissance, attitude et pratique des chiroptérologues vis-à-vis de la rage en Amazonie française - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
En Guyane, les chauves-souris sont responsables de morsures à risque de transmission du virus de la rage. L’espèce hématophage, Desmodus rotondus, est la plus redoutée, mais il existe plus de 100 espèces toutes potentiellement porteuses du virus, ce qui expose les chiroptérologues à un risque lors des captures à visée scientifique. L’objectif de cette étude était d’évaluer les connaissances de ces professionnels vis-à-vis du risque rabique et de sa prévention et d’évaluer leurs besoins en formation et informations.
Matériels et méthodes |
Etude prospective descriptive sur la base d’un auto-questionnaire en ligne (Sondage Online) réalisé du 6 octobre au 6 novembre 2017 et adressé aux 60 membres de la liste de diffusion électronique « chiroguyane ». Les données en rapport avec leurs pratiques, leurs connaissances de la maladie, son mode de transmission, du traitement, de la vaccination antirabique et du suivi sérologique ont été analysées.
Résultats |
Vingt personnes ont répondu au questionnaire (33 % de la liste de diffusion), dont 19 complètement. 65 % étaient des hommes, 100 % originaires d’Europe, 45 % de plus de 40 ans. 50 % étaient en contact direct avec des chauves-souris au moins une fois par mois et 20 % plusieurs fois par semaine. 37 % manipulaient à mains nues. 95 % savaient que l’agent de la rage est un virus. 95 % savaient qu’il existe un traitement post-exposition, vaccin pour 54 % d’entre eux et immunoglobulines pour 27 %. 84 % savent que la maladie est systématiquement mortelle une fois déclarée. 59 % identifiaient les chauves-souris comme réservoir de la rage en Guyane et 33 % comme vecteur principal, 28 % pour les chiens. Seules 2 personnes ignoraient qu’il y avait déjà eu un cas de rage en Guyane (11 %). 63 % savaient que la vaccination pré-exposition était recommandée chez les chiroptérologues. 79 % avaient eu un protocole antirabique complet. 56 % d’entre eux avaient fait au moins un contrôle d’anticorps. 63 % savaient qu’une consultation au CTAR était nécessaire à chaque nouvelle exposition, et 90 % pensait que cette vaccination était nécessaire à leur activité. 63 % pensaient être insuffisamment informés et 79 % souhaitait plus d’informations.
Conclusion |
Les chiroptérologues semblent assez bien informés sur la rage et le risque inhérent à leur activité, en contraste avec l’importance des prises de risques. Les connaissances sur les possibilités thérapeutiques sont moins bonnes et la couverture vaccinale déclarée insuffisante. Les informations sur la prise en charge pré et post-exposition du risque rabique et le suivi sérologique pourront être proposés via des groupes de diffusion et Facebook, et dans un cadre associatif.
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Vol 48 - N° 4S
P. S109 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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