Épidémiologie des cas de tuberculose à Mycobacterium bovis diagnostiqués en France - 29/05/18
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Résumé |
Introduction |
Les infections humaines à Mycobacterium bovis sont principalement zoonotiques ; leur incidence dépend de l’existence d’une politique de contrôle de l’infection dans les troupeaux de ruminants. La France est indemne de tuberculose bovine (prévalence<0,1 %), mais la prévalence des troupeaux infectés a fortement augmenté depuis le début des années 2010 (0,09 % en 2015 vs 0,04 % en 2010), en lien avec l’installation de réservoirs sauvages (cervidés, blaireaux) peu maîtrisables. Chez l’homme, les données disponibles concernant les infections à M. bovis sont recueillies par le réseau Azay-Mycobactéries et centralisées par le CNR des mycobactéries. Nous avons réalisé une investigation de l’origine des infections par M. bovis afin de rechercher si la situation en santé animale a des conséquences visibles sur la santé humaine en France.
Matériels et méthodes |
L’identification des patients et le recueil d’informations cliniques, bactériologiques et épidémiologiques ont été réalisés auprès des biologistes, des médecins traitants et des patients à partir des informations collectées par le réseau Azay et le CNR entre 2011 et 2016. Les données ont fait l’objet d’une analyse descriptive.
Résultats |
Entre 2011 et 2016, 198 cas d’infection par M. bovis ont été identifiés parmi 9397 cas de tuberculose identifiés par le réseau et le CNR, soit 33 cas par an (min : 23–max : 42). Les patients étaient âgés de 1 à 96 ans (médiane : 39 ans), et le sex-ratio H/F était de 0,9. Parmi eux, 95 étaient nés dans des pays où l’incidence des infections à M. bovis est élevée (84 [43 % du total] étaient nés dans un pays du Maghreb, et 11 [6 % du total] en Afrique sub-saharienne), 12 (6 %) en Europe, Asie et Amériques et 46 (23 %) en France, l’information n’était pas disponible au moment de la notification pour 45 (23 %) d’entre eux. Cent huit (55 %) patients n’avaient jamais reçu de traitement antituberculeux auparavant. Cent trente-neuf des 201 (70 %) souches isolées de ces patients étaient sensibles aux antituberculeux testés (INH, RMP, EMB, SM). L’âge médian des 46 patients nés en France était de 62 ans (min : 7, max : 96 ans), 30 (65 %) n’avaient jamais reçu de traitement antituberculeux et 40/46 (87 %) étaient infectés par des souches bactériennes sensibles à tous les antituberculeux. Les données épidémiologiques, en particulier les facteurs de risque zoonotiques, sont en cours de recueil.
Conclusion |
Seuls 23 % des patients avec un diagnostic de tuberculose à M. bovis sont nés en France et donc supposément infectés en France. Les investigations en cours permettront de quantifier les expositions de ces patients à des animaux réservoirs et d’estimer une éventuelle conséquence pour la santé publique de la situation des troupeaux.
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Vol 48 - N° 4S
P. S115-S116 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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