Les effets indésirables des aminosides dans la tuberculose résistante : le « traitement court », une solution ? - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
La tuberculose résistante, notamment MDR (multidrug-resistant) ou XDR (extensively drug-resistant), est un problème majeur de santé publique par son incidence croissante (490 000 personnes ont développé en 2016 une tuberculose MDR au niveau mondial) et sa difficulté de traitement (50 % de guérison pour les tuberculoses MDR). Les aminosides font partie intégrante du traitement des tuberculoses résistantes mais les effets indésirables liés à la molécule et sa voie d’administration parentérale sont nombreux.
Matériels et méthodes |
Cette étude descriptive, rétrospective et monocentrique avait pour objectif principal de mettre en évidence le nombre d’effets indésirables de l’amikacine et de la voie d’administration dans une cohorte de 10 patients traités par cette molécule, pour une tuberculose MDR ou XDR, avec une sensibilité conservée à l’amikacine. L’objectif secondaire était de comparer la durée moyenne de traitement par amikacine dans cette cohorte à celle recommandée au niveau international.
Résultats |
Sur les 10 patients ayant reçu de l’amikacine par voie parentérale, il y a eu 5 cas d’ototoxicité au cours du traitement (dont 3 cas imputables à l’amikacine et 2 cas possiblement imputables à l’amikacine) et 7 effets indésirables liés à la voie d’administration. Le traitement par amikacine a été arrêté pour effet indésirable dans 4 cas. La durée moyenne de traitement par amikacine a été de 3,6 mois (vs 8 mois dans les recommandations OMS en vigueur au moment de l’étude).
Conclusion |
L’efficacité des aminosides contre Mycobacterium tuberculosis est souvent conservée. L’incidence de l’ototoxicité due aux traitements de seconde ligne injectables, dans le traitement des tuberculoses MDR, varie de 10 à 62 % selon les études, et l’incidence de la néphrotoxicité est de 1,2 à 16,8 %. À cela s’ajoute le risque d’infection et de thrombose sur voies veineuses. De plus, dans de nombreux pays où l’incidence de la tuberculose MDR est élevée, le traitement se fait par voie intramusculaire, ce qui est douloureux et contraignant pour les patients. L’OMS propose, depuis 2016, un traitement « court » dans certains cas de tuberculoses MDR, et de tuberculoses résistantes à la rifampicine, avec une durée de traitement par aminoside réduite à 4 à 6 mois. La durée moyenne de traitement par amikacine de cette étude se rapproche de ces nouvelles recommandations. Cependant, malgré une efficacité qui semble satisfaisante, ce schéma est controversé en raison de la faible éligibilité des patients. De plus, l’incidence des effets indésirables, notamment de l’ototoxicité, est encore haute (6 à 43 %). Devant ce nombre élevé d’effets indésirables, et malgré leur efficacité, il serait intéressant de réévaluer la place des aminosides dans le traitement des tuberculoses MDR.
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Vol 48 - N° 4S
P. S117 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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