Infections neuroméningées aux urgences : une course contre la montre ! - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Lors d’une infection neuroméningée, le challenge est de faire le diagnostic malgré une clinique souvent aspécifique aux urgences. Les recommandations préconisent une mise en route aussi rapide que possible des thérapeutiques (antibiotiques et antiviraux), un retard étant corrélé à la morbi-mortalité. L’objectif principal était d’évaluer nos pratiques et d’étudier les délais de la prise en charge globale des ces infections aux urgences.
Matériels et méthodes |
Nous avons conduit une étude rétrospective et monocentrique sur 4 ans (2012–2015) aux urgences d’un CHU. Tous les patients pour lesquels le résultat de la PL était positif ont été inclus pour analyse (n=67). Nous avons analysé les données cliniques, biologiques ainsi que les thérapeutiques entreprises. Nous avons également comparé ces résultats avec un groupe témoin (n=25) suspect d’infections neuroméningées (PL négatives).
Résultats |
L’âge moyen de la population était de 43±21,5 ans. Il n’existait pas de différence significative entre les deux groupes concernant la présentation clinique initiale hormis pour les troubles de la vigilance (p=0,02). Tous les patients de l’étude (n=92) ont bénéficié d’une PL avec un délai moyen de 381±370minutes, sans différence entre les deux groupes (p=0,76). Ce délai était plus élevé dans le sous-groupe encéphalite (n=13, p=0,03). Les patients ayant bénéficié d’une imagerie (scanner ou IRM) avaient un délai de réalisation de la PL significativement plus long (450min vs 193min, p<0,001). Soixante pour cent (IC 95 % : 50–70) des patients toutes PL confondues ont bénéficiés d’une imagerie alors que l’indication n’était effective que dans 24 % des cas. Les patients pour lesquels ce diagnostic était évoqué dès le poste de l’infirmière d’accueil et d’orientation (IAO) avait un délai moyen de réalisation de la PL plus court (162min vs 381min, p=0,03). Le délai médian de prescription de l’antibiothérapie était de 339minutes (IQR : 198–534min) sans différence significative entre les deux groupes (p=0,7). Au total, 94 % des patients ont été hospitalisés pour une durée moyenne de 11,7±15,5jours et 10 % ont été admis en réanimation.
Conclusion |
Ce travail montre que malgré les recommandations, le management des ces infections demeurent hétérogènes et trop lents aux urgences. Les délais et l’algorithme de prise en charge (PL, imagerie et antibiothérapie) sont difficilement respectés, l’IAO semble avoir un rôle prépondérant dans la détection précoce de ces infections potentiellement graves.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 48 - N° 4S
P. S120 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?