Sensibilité aux antibiotiques et typage moléculaire d’espèce de 793 souches de Nocardia : une étude rétrospective (2010–2015) - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Les Nocardia sont des bactéries à Gram positif responsables de pathologies rares mais graves. Disposer de données microbiologiques précises (sensibilité aux antibiotiques et typage moléculaire d’espèce) sur un grand nombre de souches est indispensable afin de choisir le traitement probabiliste puis de l’adapter. Notre objectif principal était de décrire la sensibilité aux antibiotiques et l’épidémiologie moléculaire des Nocardia en France sur une large collection de souches. Notre objectif secondaire était d’étudier l’évolution au cours du temps de la résistance aux antibiotiques et de la proportion de chaque espèce et d’évaluer la répartition géographique des souches collectées.
Matériels et méthodes |
Nous avons analysé rétrospectivement les données relatives aux souches de Nocardia isolées chez l’homme durant 6 ans (2010–2015). L’identification d’espèce était obtenue par amplification et séquençage d’un fragment de 600pb du gène codant pour l’ARNr 16S (pour toutes les souches) et le gène hsp65 (pour les complexes N. abscessus et N. transvalensis). La sensibilité aux antibiotiques était évaluée par technique de diffusion des antibiotiques en disques sur gélose Mueller-Hinton ajustée en cations.
Résultats |
Nous avons inclus 793 souches de Nocardia, principalement isolées au niveau pulmonaire (53,8 %) ou à partir de lésions cutanées ou sous-cutanées (19,7 %). Les principales espèces étaient N. farcinica (20,2 %), N. abscessus complexe (19,9 %), N. nova complexe (19,5 %) et N. cyriacigeorgica (12,9 %). La proportion de N. farcinica augmentait significativement au cours du temps. Le linézolid, l’amikacine, le triméthoprime-sulfaméthoxazole, la minocycline, et l’imipénem étaient les antibiotiques les plus souvent actifs in vitro avec respectivement 0 %, 2,9 %, 7 %, 9,4 %, 13,8 % et 19,5 % de souches non sensibles ; ces fréquences étaient stables au cours du temps. N. farcinica était souvent non sensible aux céphalosporines de 3e génération (∼80 % des souches), mais seulement 5 % des N. cyriacigeorgica et des N. abscessus complexe n’étaient pas sensibles au céfotaxime et à la ceftriaxone. Une plus grande densité de souches était observée dans le Sud-Est de la France et dans les territoires d’Outre-Mer, par rapport au Nord de la France.
Conclusion |
Dans cette première étude épidémiologique des souches de Nocardia isolées chez l’Homme en France, N. farcinica était la principale espèce identifiée et sa proportion augmentait au cours du temps.
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Vol 48 - N° 4S
P. S125 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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