Persistance de la transmission de la bilharziose urogénitale en Corse du Sud depuis 2013 - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
La bilharziose urogénitale a ré-émergé en Europe en 2013 avec la détection de 106 cas contractés lors de baignades dans la rivière Cavu en Corse du Sud. Afin de détecter et contrôler la transmission de la bilharziose en Corse, un système de surveillance a été mis en place chez les humains et l’hôte intermédiaire Bulinus truncatus, un mollusque d’eau douce. Depuis, deux épisodes de transmissions en 2015 et 2016 ont été détectés, toujours en lien avec la rivière du Cavu.
Matériels et méthodes |
Depuis 2016, la bilharziose urogénitale autochtone est une maladie à déclaration obligatoire en France. Un cas correspond à un individu présentant une sérologie ou des examens parasitologiques en faveur d’une bilharziose et ne rapportant pas de baignades dans une zone d’endémie.
Les œufs de parasite isolés chez les patients ont été génotypés et comparés à ceux identifiés en 2013.
À chaque saison estivale, une collecte hebdomadaire de bulins s’est tenue dans le Cavu pour détecter par PCR l’éventuelle présence du parasite dans l’environnement.
Des études de séroprévalence chez les ovins et bovins en Corse du Sud et parmi les rongeurs capturés aux abords du Cavu ont été menées.
Résultats |
Sept cas de bilharziose autochtone ont été identifiés depuis l’épidémie de 2013 : 5 rapportés à une contamination en été 2015 et 2 en été 2016. Les souches isolées chez ces individus présentaient toutes le même génotype que l’hybride S. haematobium/S. bovis identifié en 2013.
De 2015 et 2017, 1965 à 5364 bulins ont été collectés chaque année dans la rivière. Aucun n’a présenté de traces d’infestation par le schistosome.
Les sérologies réalisées chez 3479 ovins et bovins et 21 rongeurs étaient toutes négatives.
Conclusion |
Avec l’identification d’une transmission en 2015 et 2016 se pose la question d’une installation d’un foyer de transmission permanent de la bilharziose urogénitale en Corse. Des recherches additionnelles sur la survie du bulin infesté durant la période hivernale ainsi que sur la présence d’un réservoir chez les rongeurs sont fondamentales pour évaluer le risque de transmission pérenne de la bilharziose dans la rivière du Cavu.
En parallèle, le dépistage des personnes exposées doit être renforcé pour limiter l’établissement d’un réservoir humain. Par ailleurs, la persistance de la bilharziose en Corse doit alerter sur ce risque les autres régions européennes présentant des conditions environnementales similaires.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 48 - N° 4S
P. S126 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?