Microbiologie des infections ostéoarticulaires en pédiatrie - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Les infections ostéoarticulaires (IOA) de l’enfant sont rares mais graves, nécessitant une documentation microbiologique pour un traitement antibiotique adapté et efficace. Le but de l’étude était de décrire les méthodes diagnostics d’identification des micro-organismes en cause dans les IOA pédiatriques pouvant optimiser la documentation bactériologique.
Matériels et méthodes |
L’étude rétrospective des prélèvements ostéoarticulaires pour suspicion d’IOA hématogène pédiatrique (<18 ans) dans 2 CHU en 2013 a été réalisée : extraction des prélèvements ostéoarticulaire locaux à partir du système de gestion informatique du laboratoire de bactériologie (DXlab® et Glims®), et chaînage aux résultats des hémocultures, de sérologies et PCR éventuelles. Un retour aux dossiers via le Dossier Patient Partagé (DDP) a permis de sélectionner et classer les cas correspondant à une IOA hématogène. Les IOA étaient classées certaines si documentations microbiologiques ou probables lorsque suspicion clinique forte, avec prélèvements microbiologiques négatifs et une évolution favorable de l’infection sous antibiothérapie probabiliste.
Résultats |
Soixante-huit IOA ont été analysées, 33 (48,5 %) documentées classées en certaine. Les principaux germes identifiés étaient, Staphylococcus aureus, n=12 (18 %), Kingella kingae, n=10 (15 %). Pour K. kingae tous les patients avaient moins de 4 ans. Dans 12 cas (18 %), seule la PCR a permis d’identifier un micro-organisme sans notion d’antibiothérapie antérieure. Il s’agissait de 8K. kingae, 2 S. aureus, 1 maladie de Lyme, 1 Streptococcus pyogenes. Quatre arthrites (6 %) en lien avec une maladie de Lyme ont été documentées par la sérologie (3/4) et/ou la PCR (2/4) dans le liquide articulaire.
La documentation avant et après l’âge de 4 ans était respectivement de 35 % (13/37) vs 65 % (20/31) (p=0,03). Les prélèvements anatomopathologiques étaient réalisés dans 15 (22 %) cas et n’objectivaient pas d’anomalie spécifique d’IOA.
Conclusion |
La documentation microbiologique reste indispensable à la prise en charge des IOA de l’enfant. Elle est difficile avant l’âge de 4 ans probablement en raison des difficultés liées à la culture de K. kingae. En cas de culture négative, il peut être intéressant d’avoir recours aux techniques moléculaires spécifiques : PCR ciblées S. aureus, S. pyogenes et pour les moins de 4 ans PCR K. kingae. En cas d’arthrite une PCR ou une sérologie Borrelia dans le liquide articulaire en parallèle de la sérologie sanguine peut s’avérer utile surtout chez des enfants vivant en milieu rural. Le prélèvement anatomopathologique n’est pas indispensable au diagnostic ni à l’optimisation thérapeutique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 48 - N° 4S
P. S128 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?