Étude des pratiques de prévention de la grippe nosocomiale selon la profession hospitalière - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Malgré des campagnes d’information sur la grippe et son vaccin, le taux de couverture vaccinale des professionnels de santé reste bas et il est constaté tous les ans des cas de grippe nosocomiale. Le but était d’évaluer les pratiques de prévention de la grippe en fonction des professions hospitalières, afin de réaliser des campagnes de prévention efficaces plus ciblées, et limiter les cas de grippe nosocomiale.
Matériels et méthodes |
Étude transversale destinée à tout le personnel hospitalier d’un établissement de 800 lits, diffusée par mail, intranet et format papier. Pour l’analyse, 6 groupes ont été formés : MED (médecins, chirurgiens, pharmaciens), IDE, ASH/ASD, MK (Kiné), ATL (personnel administratif, technique et logistique) et PARA (profession paramédicales autres : diététiciens, psychologues…). Test du Khi2 par le logiciel R.
Résultats |
Deux cent quatre-vingt-huit questionnaires ont été analysés : la majorité des MED (40 %), 20 % des MK, AS, IDE, et 10 % des ATL et des PARA pensent que la grippe est à transmission respiratoire uniquement (p=0,014). La plus part (82 %) déclare venir travailler même s’il est « grippé », sauf s’il est « très malades » ; le masque chirurgical est alors porté par tous les AS et MK, et la grande majorité des IDE, PARA et MED. Il est déclaré comme n’étant changé « qu’en de rares occasions » (repas, café) par 45 % des ATL, 30 % des MED, 18 % des PARA, 7 % des AS, aucun MK (p<0,001).
Quarante-trois pour cent du personnel se déclare « anti-vaccin » : 1/3 des MK et des AS, 29 % des ATL, 19 % des IDE, 4 % des MED, et aucun PARA (p<0,001).
Quatre-vingt-quatre pour cent des MED, 44 % des ATL, 37 % des IDE, 36 % des PARA, 33 % des AS et 0 % des MK déclarent se vacciner habituellement contre la grippe (p<0,001). Les motifs de vaccination sont la protection des patients pour 72 % des MED, 30 % des IDE, 26 % des AS et ATL, 19 % des PARA et 0 % des MK (p<0,001).
Le vaccin est considéré comme inefficace/inutile par 50 % des MK, 39 % des AS, 36 % des PARA, 26 % des IDE, 21 % des ATL, et 9 % des MED (p<0,001), et dangereux par 13 % des AS, 12 % des ATL, 8 % des IDE, et aucun des médecins, MK, ou PARA (p<0,001). Les moyens d’informations sur la grippe et le vaccin sont, pour la majorité des répondants, les médias. Les sites officiels sont utilisés essentiellement par les PARA (45 %) et les MED (49 %). Les professionnels étaient en majorité en demande de plus d’information écrite (versus orale) sur la grippe et son vaccin.
Conclusion |
Cette étude met en évidence des disparités significatives selon la catégorie professionnelle hospitalière dans les connaissances concernant la grippe, sa transmission, l’utilisation des mesures physiques de prévention, la vaccination, et les moyens d’informations. Il faut donc adapter les messages délivrés selon la profession afin d’optimiser les campagnes de prévention. Les résultats de cette enquête ont été diffusés aux professionnels, et communiqués en CME. Une adaptation des modes de communication a été réalisée pour la campagne 2017–2018. Une évaluation de son efficacité est prévue pour 2018.
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Vol 48 - N° 4S
P. S131 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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