Déterminants socioéconomiques et culturels associés à la méconnaissance de la vaccination anti-papillomavirus humains (HPV), chez 1000 femmes d’un département d’Outre-Mer - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
La vaccination des jeunes filles contre les infections à papillomavirus humains (HPV) est l’une des mesures de prévention du cancer du col de l’utérus chez la femme. Après son introduction il y a 10 ans en France, le vaccin anti-HPV a une couverture vaccinale qui reste actuellement très faible. D’autre part, certains départements d’Outre-Mer ont des taux d’incidence et de mortalité du cancer du col de l’utérus nettement plus élevés qu’en France métropolitaine. Le préalable à l’adoption d’un comportement de prévention est d’avoir connaissance de l’existence de ce moyen de prévention. Ainsi, l’objectif de cette étude était d’identifier les facteurs socio-démo-économiques et culturels associés à la méconnaissance de la vaccination anti-HPV chez 1000 femmes d’un département d’Outre-Mer multiculturel et aux inégalités sociales importantes.
Matériels et méthodes |
Il s’agissait d’une enquête transversale téléphonique, menée auprès d’un échantillon de 1000 femmes, âgées de 25 à 65 ans, tirés au sort aléatoirement dans la population générale, de février à juin 2017. Elles ont été interrogées à l’aide d’un questionnaire standardisé d’une trentaine de minutes portant sur leur utilisation du système de santé, la littératie en santé, la religion, l’ethnie, leur pratique du dépistage du cancer du col et des caractéristiques socioéconomiques. Une analyse par régression logistique a été menée pour identifier les facteurs associés à la méconnaissance du vaccin anti-HPV.
Résultats |
Trente-sept pour-cent (n=372) des femmes n’avaient jamais entendu parler de la vaccination contre les infections à HPV. Plus de la moitié (52 %, n=520) des femmes interrogées considéraient leurs connaissances très ou plutôt insatisfaisantes sur la vaccination anti-HPV. En analyse multivariée, les femmes ayant des revenus faibles (OR ajusté=1,88–IC95 % : [1,25–2,84]), sans aucun diplôme (ORa=2,24–IC95 % : [1,36–3,68]), de religion hindoue (ORa=2,62–IC95 % : [1,36–5,02]) et n’étant par ailleurs pas à jour de leur frottis cervico-utérin (ORa=1,93–IC95 % : [1,21–3,09]) étaient plus susceptibles de ne pas connaître le vaccin anti-HPV.
Conclusion |
Dans ce contexte multiethnique, le type de religion semble jouer un rôle sur la connaissance du vaccin anti-HPV. Les inégalités socioéconomiques semblent jouer un rôle très précocement, dès la connaissance ou non de l’existence de ce vaccin.
De plus, des campagnes de sensibilisation et d’information ciblées concernant cette vaccination seront avant tout à mettre en œuvre chez des femmes dites vulnérables socioéconomiquement afin d’améliorer la couverture vaccinale de leurs filles et ainsi permettre à long terme la réduction de l’incidence du cancer du col de l’utérus dans ce département d’Outre-Mer.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 48 - N° 4S
P. S137 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?