Impact de la mise en place d’une équipe mobile pluridisciplinaire de vaccination antigrippale dans un hôpital non universitaire - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
La vaccination antigrippale, meilleur moyen de prévention contre la grippe nosocomiale, est recommandée chez les professionnels de santé. Les taux de couverture vaccinale (TCV) des soignants restent trop faibles dans la majorité des établissements de santé en France. Depuis la saison 2015–2016, une équipe mobile pluridisciplinaire (hygiénistes, infectiologues, médecine du travail, direction) de vaccination a été mise en place dans notre centre hospitalier MCO/SSR, couplée à une campagne de promotion passive (affiches, intranet) et active (staffs inter-services, mails sur l’évolution épidémique). Objectif : évaluer l’impact de cette stratégie sur l’évolution des TCV des soignants.
Matériels et méthodes |
Étude sur 4 ans : saisons 2014–2015 à 2017–2018. Centralisation en médecine du travail des données sur l’ensemble des vaccinations réalisées chaque année. Étudiants et intérimaires exclus de l’analyse. Calcul pour chaque année des TCV pour l’ensemble des soignants, par métier (médecins, IDE, aide-soignants ASD) et par spécialité (services), en fin de campagne promotionnelle (février). Comparaison de l’évolution de ces taux par le test du Chi2. Analyse complémentaire des causes de refus de la vaccination (questionnaire remis lors du refus en 2018).
Résultats |
Analyse effectuée sur l’ensemble des soignants : 342 soignants (médecins/IDE/ASD) en février 2015, puis respectivement 385, 361 et 352 en février 2016–2017–2018. Le TCV global pour les soignants à la fin de la campagne était de 25,6 % en 2015, puis 37,4 % en 2016, 41 % en 2017 et 44,9 % en 2018 (p<0,00001 sur les 4 ans). Le TCV des médecins étaient de 35,6 % en 2015 contre 75 % en 2018 (p<0,00001). Le TCV des IDE/ASD était de 24 % en 2015 contre 39,2 % en 2018 (p<0,001).
En février 2018, 42 % des soignants ayant refusé la vaccination de la dernière saison ont répondu au questionnaire (29 % des médecins et 43 % et IDE/ASD réfractaires). Les causes de refus étaient : doutes sur l’efficacité (42 %), « je ne suis jamais malade » (32 %), réticence aux vaccins en général (31 %), crainte des effets secondaires (26 %), peur des adjuvants (19 %), antécédent de syndrome grippal dans les suites d’une vaccination antigrippale (12 %), antécédents d’effet secondaire après vaccination (9 %), confiance en d’autres thérapeutiques (homéopathie/phytothérapie) (9 %), peur des piqûres (7 %). Un soignant présentait une contre-indication à la vaccination.
Conclusion |
La mise en place de l’équipe mobile pluridisciplinaire couplée à la campagne de promotion multimodale a permis d’augmenter significativement sur 4 ans les TCV des soignants, quelle que soit leur catégorie professionnelle. Néanmoins ces taux restent insuffisants pour prévenir le risque nosocomial. Des démarches participatives sont envisagées pour améliorer le dispositif.
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Vol 48 - N° 4S
P. S139 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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