Prise en charge des accidents d’exposition à risque viral chez les patients victimes de violences sexuelles - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
L’accueil de sujets victimes de violences sexuelles nécessite une prise en charge multidisciplinaire faisant intervenir de nombreux acteurs (police judiciaire, unité médico-judiciaire, gynécologue, psychologue) L’infectiologue intervient souvent en fin de parcours, pour la prise en charge du risque infectieux. Un traitement post-exposition pour le VIH est recommandé en cas de viol. Bien qu’il s’agisse d’un problème relativement fréquent, il y a peu d’informations sur les modalités de la prise en charge de ce type de situations.
Matériels et méthodes |
Nous avons analysé les données recueillies dans le dossier médical informatisé Nadis® pour toutes les consultations pour accident d’exposition sexuelle secondaire à une agression entre janvier 2010 au décembre 2017 en Guadeloupe, Martinique et Saint-Martin.
Résultats |
Nous avons identifié 1565 consultations pour accidents d’exposition à risque viral suite à un rapport sexuel ; 258 (16,4 %) étaient consécutifs à des viols. La fréquence était variable selon le territoire : 24,4 % en Guadeloupe, 23 % à Saint-Martin et 11 % en Martinique. L’âge médian des patients était de 23 ans (18–36,75) et 246 patients étaient des femmes (95,3 %). L’acte sexuel avait entraîné un saignement pour 40 patients (15,5 %). Deux cent vingt-deux rapports étaient vaginaux (85,6 %), 38 anaux (14,7 %) et 31 oraux (12 %). Le rapport était homosexuel pour 14 patients (5,4 %). Un traitement post exposition a été débuté chez 172 patients (66,7 %), et dans les 48 premières heures chez seulement 66,8 % (115 patients). Les patients étaient vus en consultation par un référent infectiologue dans un délai médian de 2jours après l’agression.
Conclusion |
Cette étude met en évidence une surreprésentation des viols parmi les patients Guadeloupéens consultant suite à un accident d’exposition à risque viral par rapport aux données observées en France métropolitaine. La faible proportion de patients recevant un traitement post-exposition (66,7 %) doit conduire à reconsidérer le circuit de prise en charge.
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Vol 48 - N° 4S
P. S142 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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