Prophylaxie pré exposition au VIH (PrEP) dans une population transgenre - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Depuis la mise à disposition de la PrEP par les autorités de santé et le déploiement de celle-ci en janvier 2016, les populations à haut risque d’acquisition du VIH ont eu accès à cet outil de prévention. Parmi elles, les personnes transgenres présentant des relations sexuelles à haut risque d’acquisition du VIH sont une des populations clés qui est peu représentée et mal connue. Ce travail a pour but de décrire une population transgenre suivie pour la PrEP dans un CHU.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude descriptive évaluant les caractéristiques d’une population transgenre suivie en consultation PrEP de février 2016 à décembre 2018. L’extraction des données, anonymisées, a été faite à partir du dossier médical informatisé (Nadis®).
Résultats |
Pendant la période d’étude 211 personnes ont consulté au moins une fois dans notre centre pour le motif de la PrEP : 86 % (183) étaient des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et 13 % (28) étaient des personnes transgenres. Parmi les 28 transgenres 27 étaient des transgenres d’homme vers femme et un transgenre de femme vers homme. Les personnes transgenres étaient orientées par des associations dans 32 % (9/28), par des CeGIDD dans 25 % (7/28) et cette information n’était pas disponible pour 43 % (12/28). L’âge médian était de 36 ans [24–51], 85 % (24) étaient originaires d’Amérique du Sud, et 92 % (26) étaient en situation de prostitution. Parmi les 18 pour lesquelles l’information du statut social était retrouvée, 14 étaient bénéficiaires de l’aide médicale d’état (AME) ou des permanences d’accès aux soins de santé (PASS). L’indication à la PrEP a été retenue et commencée pour 82 % (23/28) et 82 % (19/23) ont pris le traitement selon un schéma en prise continue. Sur la période de l’étude 61 % (14/23) sont toujours en cours de suivi, et 39 % (9/23) ont été perdues de vue (pas de suivi depuis au moins 6 mois). La durée médiane de suivi était de 6 mois [1–20]. Aucun cas de séroconversion VIH n’a été rapporté.
Conclusion |
Cette étude montre une population à risque, précaire, vulnérable et difficile à maintenir dans le système de soin. Malgré la faible taille de l’échantillon, il nous semble licite de chercher à améliorer à la fois l’accès et le maintien dans le système de soins de cette population. Proposer des consultations sans rendez-vous et des consultations de prise en charge globale qui tiennent compte des spécificités, permettre que les associations puissent s’impliquer encore plus dans l’accueil, l’orientation et l’accompagnement, mettre en place des consultations hors les murs, sont des pistes à développer.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 48 - N° 4S
P. S143 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?