Étude sur la pratique du Chemsex chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) vivant avec le VIH et suivis dans un CHU d’Outremer - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Le Chemsex est un phénomène émergent touchant plus particulièrement les HSH. Depuis l’avènement des nouveaux produits de synthèse (NPS), on assiste à une modification alarmante des comportements vis-à-vis de la consommation de substances illicites et des pratiques sexuelles à risque. Les conséquences sont multiples et graves, a fortiori en cas de passage au Slam : addiction, complications psychiatriques à court et long termes, complications infectieuses liées au partage de matériel souillé et aux rapports sexuels hard et non protégés favorisant la transmission des IST. Aucune donnée n’est à ce jour disponible dans le département. L’objectif principal était de déterminer la prévalence du Chemsex sur les 12 derniers mois chez les patients HSH PVVIH suivis au CHU. Les objectifs secondaires étaient de caractériser et de contextualiser cette pratique.
Matériels et méthodes |
Dans cette étude observationnelle transversale, un auto-questionnaire anonyme a été proposé à tout patient adulte HSH PVVIH suivi en Maladies Infectieuses, recueillant des connaissances sur le Chemsex, des données sociodémographiques, ainsi que des informations sur la pratique. Des données issues du dossier médical sur le VIH et les hépatites B et C ont également été colligées. L’étude a été approuvée par le CPP de Rennes.
Résultats |
De mai à octobre 2017, 177 patients ont été inclus. La prévalence du Chemsex sur les 12 derniers mois était de 27,1 % et de 19,8 % sans le poppers. Elle s’élevait à 53,1 % en incluant l’antécédent de la pratique. La pratique exclusive sur l’île concernait 52 % des Chemsexers actifs. Ils étaient plus enclins à consommer des drogues hors cadre sexuel et 70 % avaient un antécédent d’IST. Ils avaient en moyenne 17 partenaires dans l’année et 70 % déclaraient avoir déjà expérimenté des pratiques sexuelles à risque. Les rapports anaux n’étaient systématiquement protégés que dans 42 % des cas. Par ordre décroissant de consommation, on retrouvait : le poppers (81 %), le cannabis (51 %), le sildénafil (31 %), la cocaïne (20 %), l’ecstasy (15 %), le GHB (13 %), la methamphétamine (11 %), l’amphétamine (6 %), la kétamine (6 %), la méphédrone (6 %), le LSD (3 %), les champignons (2 %) et l’héroïne (1 %). La moitié des Chemsexers n’associait jamais l’alcool aux autres substances et aucune consommation de médicaments fréquemment détournés de leur usage sur l’île n’a été retrouvée. Le Slam concernait 2 sujets soit 1,13 % de la population d’étude.
Conclusion |
Le Chemsex semble véritablement s’implanter sur l’île avec des spécificités locales. Il paraît donc primordial de poursuivre les efforts pour mieux appréhender cette pratique complexe, ainsi que de prévenir et de limiter ses répercussions en développant des stratégies de santé efficaces.
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Vol 48 - N° 4S
P. S146 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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