Une file active (FA) bien singulière - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
La FA des patients vivants avec le VIH de notre île ne ressemble pas à celles décrites en Métropole ni dans les autres départements d’Outremer. Nous présentons dans ce travail les caractéristiques épidémiologiques et sociodémographiques de notre file active.
Matériels et méthodes |
Étude descriptive des données relatives à la FA des patients vivants avec le VIH de notre île (patients suivis au cours de l’année 2017) colligées de façon exhaustive. Ont été exclus des calculs les patients ayant quitté la FA au cours de l’année et les mineurs de moins de 15 ans.
Résultats |
En 2017, 272 patients ont consulté au moins une fois. Parmi ces patients, 236 étaient suivis régulièrement (26 départs de notre île, 7 perdus de vue, 2 décès, 2 suivis « occasionnels ») avec une majorité de femmes (62 % soit 145) jeunes (38 ans en moyenne (16–72±11,3) avec 42 % des patients de moins de 35 ans soit 99 patients). La transmission est hétérosexuelle dans 92 % des cas (210 patients).
La majorité des patients ne sont pas nés en France (66 % soit 158). Un patient suivi sur 5 ne parlant pas français, 1 sur 4 n’ayant pas de protection sociale et 1 sur 4 n’ayant pas de titre de séjour.
Le contrôle virologique est obtenu chez 82 % des patients (223 patients) ; 12 patients n’étaient pas traités. Quinze patients ont des CD4 inferieurs à 200/mm3.
Au cours de l’année, 50 grossesses ont été suivies dont 8 IVG, 2 fausses couches et 6 patientes qui ont eu 2 grossesses la même année.
Trente-quatre nouveaux patients ont été diagnostiqués, de profil similaire à celui de la file active (majoritairement des femmes, hétérosexuelles, jeunes, primo-arrivantes) dont un quart ont été diagnostiqués au cours d’une grossesse, au troisième trimestre dans un tiers des cas.
Dix patients sont arrivés sur l’île avec un diagnostic connu, dont 6 patientes primo-arrivantes d’Afrique de l’Est victimes des différents génocides régionaux.
Vingt-six patients ont quitté notre île pour le CHU voisin ou la Métropole.
Conclusion |
Les données de notre FA évoquent plus les profils des cohortes africaines voisines que françaises métropolitaines ou ultramarines, en lien avec les traditions séculaires de migrations dans la zone.
Le grand nombre de diagnostics réalisés à l’occasion d’une grossesse explique en partie ce profil épidémiologique et doit nous encourager à poursuivre les efforts de dépistage large pour démasquer l’évidente épidémie cachée.
Le contrôle virologique n’est pas optimal mais en constante amélioration : les difficultés sociales (crainte des contrôles de la police aux frontières) et financières (pas de CMU ni d’AME dans notre département français, absence de ressource financière, pas de transports en commun) peuvent être une partie de la cause de ces résultats.
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Vol 48 - N° 4S
P. S148 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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