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Vers un suivi personnalisé du dépistage du cancer du col utérin chez les femmes vivant avec le VIH - 29/05/18

Doi : 10.1016/j.medmal.2018.04.375 
A. Rodallec 1, C. Allavena 2, S. Sécher 2, E. Vaucel 3, T. Pineau 4, S. Wylomanski 3, L. Mérieux 4, G. Aillet 5, F. Raffi 2, M. Coste-Burel 1
1 Service de virologie, CIC UIC 1413, Inserm, CHU de Nantes, Nantes, France 
2 Service de maladies infectieuses, CIC UIC 1413, Inserm, CHU de Nantes, Nantes, France 
3 Département de gynécologie obstétrique, CHU de Nantes, Nantes, France 
4 Service de virologie, CHU de Nantes, Nantes, France 
5 Institut d’histopathologie, Nantes, France 

Résumé

Introduction

Les femmes vivant avec le VIH (FvVIH) ont un taux d’acquisition de l’infection par un Papillomavirus, notamment à haut risque oncogène (HPVhr), supérieur aux femmes VIH négatives ; le risque est accru de persistance virale, de lésions précancéreuses et de cancers cervicaux. Les recommandations françaises préconisent un frottis cervico-utérin (FCU) annuel et une détection des HPVhr limitée aux cas d’atypies cellulaires indéterminées (ASCUS) au frottis. Le rythme et les modalités de ce dépistage chez les FvVIH doivent s’appuyer sur des données observationnelles pour faire évoluer les pratiques.

Matériels et méthodes

Cette étude monocentrique, observationnelle prospective a été réalisée chez les FvVIH suivies dans le service d’infectiologie. À chaque consultation gynécologique, les FvVIH bénéficiaient sur un même FCU d’un examen cytologique [classé comme non pathologique (NP), cellules squameuses atypiques (ASCUS) et lésions intraépithéliales de bas ou haut grade (L/HSIL/ASCH)] et d’une recherche de HPVhr.

Résultats

De septembre 2012 à janvier 2018, 363 FvVIH ont été incluses dans l’étude : âge médian 38 ans, 96 % sous ARV, médiane de CD4 : 568/mm3. À l’inclusion (V1), 29 % des FCU sont HPVhr+, la cytologie est NP pour 81 % des FCU (20 % HPVhr+), ASCUS pour 6 % (22 % HPVhr+) et L/ASCH/HSIL pour 13 % (89 % HPVhr+). En analyse multivariée, la consommation de tabac, un frottis pathologique, un taux plus faible de CD4 et une charge virale VIH plus élevée sont associés au risque d’être HPVhr+. L’analyse semi-quantitative de la charge virale HPV rapportée au nombre de cellules cervicales à V1, montre une valeur significativement supérieure dans les FCU P vs NP (p<0,2×10−5).

Cent quatorze femmes ont eu 3 FCU sur une durée médiane de 29 mois. Le taux d’acquisition de l’infection HPV entre V1 et V2 et entre V2 et V3 est respectivement de 5,4 % et 6,4 %, la clairance virale respectivement de 31 % et 44 %. Chez les 67 FvVIH suivies à V3, avecun FCU NP HPVhr− à V1, aucune n’a progressé vers des lésions cytologiquesLSIL ; par contre, chez les 23 FvVIH avec un FCU NP HPVhr+ à V1, 12 ont présenté une persistance virale à V3 (52 %), avec l’apparition de lésions cytologiquesLSILpour 3 d’entre elles (13 %).

Conclusion

Après un suivi de 29 mois, chez les FvVIH ayant un FCU NP HPVhr−, aucune anomalie cytologique n’est apparue alors que des lésions LSIL sont apparues chez 13 % des FvVIH en cas d’HPVhr+.

Ces résultats sont en faveur d’un suivi personnalisé des FvVIH sur la base d’un bilan initial associant le FCU et la recherche systématique d’HPVhr, ce qui permettrait de définir un rythme de suivi adapté au risque de progression des lésions.

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Vol 48 - N° 4S

P. S150 - juin 2018 Retour au numéro
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