Prescription hospitalière annuelle d’antirétroviraux chez les patients VIH : une obligation réglementaire respectée ? - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
En France, la législation impose que la dispensation d’antirétroviraux (ARV) pour les patients vivant avec le VIH (PVVIH) soit réalisée sur présentation d’une ordonnance hospitalière datant de moins d’un an. La dispensation peut être faite en pharmacie de ville ou hospitalière dans le cadre de la rétrocession. L’absence d’une prescription hospitalière annuelle pour les patients traités par ARV pourrait être le marqueur indirect d’une prise en charge non optimale et d’une perte de chance pour les patients. L’objectif de cette étude régionale était d’évaluer le respect de l’obligation d’une prescription hospitalière annuelle pour les PVVIH traités par ARV.
Matériels et méthodes |
À partir des informations extraites du Système national des données de santé, ont été inclus l’ensemble des assurés de la région, ayant eu au moins une délivrance d’ARV en ville ou en rétrocession, quel que soit le département du prescripteur ou de l’établissement de délivrance. Ont été exclus les bénéficiaires ayant eu une prescription de traitement prophylactique. La présence d’une prescription hospitalière annuelle a été recherchée pour chaque patient. L’origine hospitalière du prescripteur a pu être établie pour les patients ayant eu des délivrances en ville. En revanche le renseignement du prescripteur n’étant que peu fiable pour les patients ayant bénéficié de dispensations en rétrocession, des informations complémentaires (charge virale ou dosage de CD4, séjour hospitalier ou consultation externe) ont été recherchées afin d’évaluer de manière indirecte leur suivi hospitalier.
Résultats |
Parmi les 4240 PVVIH ayant eu au moins une délivrance d’ARV en 2015 et en 2016, 3460 (81,6 %) ont bénéficié de dispensations d’ARV uniquement en ville, 629 (14,8 %) n’ont eu des délivrances qu’en rétrocession et 151 (3,6 %) patients ont bénéficié des deux modes de délivrance au cours des deux années. Parmi les 3460 patients ayant bénéficié de délivrances en ville, 3180 (91,9 %) ont bénéficié d’une prescription hospitalière annuelle, 155 (4,5 %) ont bénéficié d’une seule prescription hospitalière au cours des deux ans et 125 (3,6 %) patients n’ont bénéficié d’aucune prescription hospitalière. Pour les 780 patients ayant eu au moins une délivrance en rétrocession, il n’a pas été possible de confirmer la présence d’une prescription hospitalière annuelle. Cependant aucun suivi hospitalier n’a été retrouvé pour 7 de ces patients.
Conclusion |
Une non-conformité vis-à-vis de la prescription hospitalière annuelle a été retrouvée chez 3,6 % à 8,1 % des PVVIH sous ARV ayant bénéficié uniquement de délivrances en ville, selon le critère plus ou moins strict retenu. Cette étude souligne certaines défaillances vis-à-vis de la retranscription de l’identification du prescripteur avant toute délivrance d’ARV.
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Vol 48 - N° 4S
P. S151 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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