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Fort impact du dépistage généralisé du VIH par TROD par une infirmière dédiée au sein d’un service d’urgences en Amazonie française - 29/05/18

Doi : 10.1016/j.medmal.2018.04.020 
V. Morel, A. Lucarelli, A. Gaudinot, L. Adriouch, E. Gaubert-Maréchal, P. Abboud, P. Couppié, M. Nacher, F. Djossou, L. Epelboin
 Centre hospitalier Andrée Rosemon, Cayenne, Guyane 

Résumé

Introduction

En Guyane, où la prévalence est la plus élevée de France (>1 %), on estime entre 500 à 600 le nombre de personnes ignorant leur séropositivité sur une population de plus de 250000 habitants. Au urgences du CH de Cayenne, une infirmière dédiée est en charge de l’activité de dépistage du VIH.

Matériels et méthodes

L’étude s’est déroulée du 01/01 au 31/12/2017, parmi les patients de plus de 18 ans consultant aux urgences pour tout motif. L’IDE, présente de 8 à 15h, du lundi au vendredi, propose aux patients de réaliser un dépistage du VIH par un TROD après un entretien personnalisé. Sont exclus les patients de la filière psychiatrique, les mineurs, les patients ne pouvant réaliser l’entretien et ceux accompagnés par les forces de l’ordre.

Résultats

Mille-quatre-vingt-dix-huit patients ont été abordés et 688 ont été dépistés. Le sex-ratio H/F des personnes interrogées était 1,2. Parmi eux, 80 % avaient déjà fait un dépistage au cours de leur vie, 64 % au cours des 5 dernières années et 36 % les douze derniers mois. Parmi les 217 patients (24 %) ayant refusé le TROD, les principales explications fournies étaient l’absence alléguée de prise de risque et la réalisation récente d’un test. Cependant, 13 % d’entre eux n’avaient jamais eu recours à un test et 35 % avaient un test de plus d’un an.

La principale raison évoquée d’accepter le TROD était de réaliser un contrôle de routine (68 %). Une prise de risque dans le passé était rarement invoquée (12 %). 51 % avaient réalisé un dépistage au cours des cinq dernières années et 37 % avaient un test<1 an. Une grande part de la population interrogée pensait que le dépistage VIH était réalisé systématiquement lors de toute prise de sang.

Sur ces 688 TROD réalisés, 11 (1,6 %) sont revenus positifs, parmi lesquels 6 découvertes réelles et 5 déjà connus (1 non observant, 1 déni, 1 perdu de vue, 2 n’ayant pas compris l’objet de l’entretien). Les personnes reconvoquées en consultation se sont présentées au rendez-vous sauf celle qui était déjà dans le déni de sa pathologie.

Conclusion

Comparé à l’étude de référence réalisée dans 29 services d’urgences d’Ile de France en 2009 et publiée dans Archives of Internal Medicine, l’acceptabilité du test a été bonne aux urgences de Cayenne. L’impact de l’étude à Cayenne a été significativement plus important que celui en région parisienne qui avait a été considéré comme très modeste 18 sur 12574 personnes testées positives ne connaissant pas leur séropositivité (0,14 %) vs. 6 sur 688 (0,87 %) (p 0,001 ; OR 6,1 ; IC 95 % 2,0–16,1). Lors de l’étude parisienne, les personnes dépistées appartenaient à des populations à risque (hommes homosexuels et Africains sub sahariens), encourageant plutôt à favoriser le dépistage ciblé, tandis que les patients positifs de notre étude étaient des patients tout venants. Le dépistage généralisé en Guyane par une infirmière dédiée semble donc une action pertinente. En 2018, la mission de cette infirmière évolue, avec extension du dépistage par TROD à tous les patients hospitalisés au sein du CH de Cayenne et la création d’une équipe mobile de dépistage.

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Vol 48 - N° 4S

P. S156 - juin 2018 Retour au numéro
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