Évaluation de l’impact psychologique des précautions complémentaires chez les patients hospitalisés dans un centre hospitalier universitaire - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Une majoration de l’anxiété et une insatisfaction relative à la prise en charge des patients bénéficiant de précautions complémentaires (PC) d’hygiène ont été rapportées dans la littérature. L’objectif principal de cette étude était d’évaluer l’impact psychologique de la mise en place des PC chez des patients hospitalisés dans notre établissement.
Matériels et méthodes |
Il s’agissait d’une enquête épidémiologique de type cas-témoins réalisée pendant 5 mois. Les cas étaient des patients hospitalisés en PC dans 5 services de notre établissement. Deux témoins par cas ont été sélectionnés en appariant sur le service et la date d’hospitalisation et bénéficiant de précautions standard (PS). Le recueil de données se faisait lors d’un entretien directif (questionnaire) avec l’IDE hygiéniste. Le recueil des variables comprenait des données démographiques et des données relatives à la satisfaction de la prise en charge (échelle qualitative), à l’anxiété des patients (score de Spielberger>37/80 pour les hommes et>42/80 pour les femmes) et à l’autonomie des patients (score ADL, de 0 à 12).
Résultats |
Trente cas et 60 témoins ont été inclus, représentant 90 entretiens répartis sur 45heures. Concernant les données sociodémographiques, les 2 groupes étaient comparables concernant l’âge (médiane de 69 ans vs 64 ans pour les cas et les témoins), le sexe (sex-ratio [H/F] de 47 % vs 53 %, respectivement), la catégorie socioprofessionnelle et l’autonomie (score ADL médian de 4 vs 3, respectivement). Les patients en PC étaient significativement moins satisfaits que les patients en PS pour l’aide apportée dans les gestes de la vie quotidienne (20 % vs 0, p<0,001), la disponibilité (17 % vs 5 %, p=0,05), les relations avec les équipes (10 % vs 0, p=0,02) et la prise en charge globale (17 % vs 0, p<0,001). Chez les cas, 93 % des hommes (13/14) présentaient un score d’anxiété supérieur au seuil vs 34 % (11/32) chez les témoins. Chez les femmes, 69 % des cas (11/16) avaient un score d’anxiété supérieur au seuil vs 18 % (8/28) chez les témoins.
Conclusion |
Cette étude a mis en évidence une insatisfaction des patients en PC par rapport aux patients en PS, particulièrement dans la dimension relationnelle lors du soin, générant une situation anxiogène. Pour compléter ces résultats, une approche par la théorie ancrée permettra de mieux prendre en compte le profil psychologique des patients pour une meilleure participation et efficacité des PC.
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Vol 48 - N° 4S
P. S158 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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