Le chikungunya, un facteur de risque de syndrome de Guillain-Barré - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Le syndrome de Guillain Barré (SGB) est une polyradiculonévrite inflammatoire de mécanisme auto-immun, post-infectieuse dans deux-tiers des cas. Plusieurs cas de SGB ont été rapportés après une infection à virus chikungunya (CHIKV). L’objectif de ce travail était d’évaluer le lien entre CHIK et SGB.
Matériels et méthodes |
Une étude cas-témoins a été menée. Les cas étaient les SGB hospitalisés pendant l’année 2014. Les témoins étaient des donneurs de sang appariés sur le lieu de résidence, la date d’hospitalisation pour les cas et la date du don pour les témoins, l’âge et le sexe (ratio d’appariement 1/3). Les données concernant l’existence d’un épisode infectieux préalable, la survenue d’un séjour en réanimation et/ou d’un décès ont été relevées chez les cas. L’exposition (infection à CHIKV) a été déterminée à partir des résultats de PCR, d’IgM et d’IgG spécifiques (infection si PCR ou sérologie [IgM ou IgG]) positive ; infection récente si PCR ou IgM positives, absence d’infection si PCR et sérologies négatives). Lorsque les données d’exposition étaient indisponibles, l’hypothèse du biais maximum a été appliquée (cas classés en non exposés et témoins en exposés). L’estimation de l’odds ratio (OR) brut a été réalisée par régression logistique conditionnelle univariée.
Résultats |
Au total 96 sujets ont été inclus (24 cas et 72 témoins). L’âge médian des cas était de 61 ans (EI : 51–67), le sex ratio de 1,7. Huit d’entre eux (25 %) ont été ventilés et 1 (4 %) est décédé. Treize cas (54,2 %) avaient présenté un tableau clinique évocateur de CHIK. Le délai médian entre le début des symptômes et ceux du SGB était de 8jours (EI : 4–18) et les extrêmes allaient de 1 à 22jours. Quinze cas (62,5 %) avaient présenté une infection à CHIKV, récente pour tous. Un cas (4,1 %) n’avait pas présenté d’infection et les 8 autres (33,3 %) avaient une infection à CHIKV indéterminée. L’exposition a pu être établie pour tous les témoins. Seize (22,2 %) avaient eu une infection, dont 13 (18,1 %) récente. Une association significative a été trouvée entre infection à CHIKV et SGB (OR brut=23, IC 95 % [3,0 ; 184,1], p=0,003). Lorsque l’hypothèse du biais maximum a été appliquée l’OR était de 8,3 (2,3 ; 29,7), p=0,001.
Conclusion |
L’infection à CHIKV est un facteur de risque de SGB et notre étude est la première à mettre en évidence cette association statistiquement significative.
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Vol 48 - N° 4S
P. S16 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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