Issue des grossesses et anomalies congénitales dans une cohorte de 546 femmes enceintes ayant présenté une infection symptomatique à virus ZIKA (ZIKV) confirmée par PCR au cours de l’épidémie de Zika dans les territoires français d’Amérique (TFA) - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Le risque d’anomalies neurologiques congénitales en rapport avec le ZIKV varie de 6 % à 42 % dans les 2 grandes études actuellement publiées. Le but de cette étude est d’estimer ce risque chez des femmes enceintes ayant présenté une infection aiguë symptomatique à ZIKV dans les TFA.
Matériels et méthodes |
Une cohorte a été mise en place dans les 3 TFA pour suivre des femmes enceintes présentant une infection aiguë symptomatique à ZIKV confirmée par PCR. L’analyse présentée ici porte sur toutes les données recueillies jusqu’au 27 avril 2017, date du dernier accouchement dans la cohorte. Chez les nouveau-nés vivants, une microcéphalie a été définie comme modérée lorsque le périmètre crânien était compris entre −3 DS and −2 DS et comme grave lorsque le périmètre crânien était<–3 DS, en utilisant les standards INTERGROWTH-21st.
Résultats |
Parmi les 546 femmes analysées ici, 185 (33,9 %) ont eu une infection à ZIKV au cours du 1er trimestre, 249 (45,6 %) au cours du 2e trimestre, et 112 (20,5 %) au cours du 3e trimestre de la grossesse. Il y a eu 28 (5,0 %) issues défavorables de grossesse et 527 naissances vivantes (9 grossesses gémellaires). Des anomalies neurologiques et oculaires possiblement liées à l’infection à ZIKV ont été observées chez 39 (7,0 %, IC 95 % 5,0 %–9,5 %) fœtus et nouveau-nés : 10 interruptions médicales de grossesse, 1 mort-né, et 28 naissances vivantes. Une microcéphalie a été identifiée chez 32 (5,8 %) fœtus et nouveau-nés, classée graves chez 9 (1,6 %). Les anomalies neurologiques et oculaires étaient plus fréquentes lorsque l’infection à ZIKV était survenue au cours du 1er trimestre (24/189, 12,7 %), plutôt qu’au 2e (9/252=3,6 %) ou 3e trimestre (6/114=5,3 %) (p=0,001). La même tendance a été observées pour le syndrome d’infection congénitale à ZIKV (6,9 %, 1,2 %, et 0,9 %, respectivement, p=0,002). Aucun lien n’a été identifié entre une exposition prénatale à un toxique (larvicides, répulsifs, consommation d’alcool, de tabac ou de drogues illicites) et la survenue d’anomalies congénitales. Aucune anomalie fœtale ou congénitale n’a été observée chez aucun des 10 fœtus ou nouveau-nés ayant été co-exposés au ZIKV et à un micro-organisme TORCH.
Conclusion |
Chez les femmes ayant développé au cours de la grossesse une infection symptomatique documentée à ZIKV pendant l’épidémie de Zika des TFA, des anomalies congénitales possiblement en rapport avec l’infection à ZIKV ont été observées chez 7 % des fœtus et nouveau-nés. Ces anomalies ont été plus fréquentes chez le fœtus et nouveau-nés dont la mère avait été infectée au cours du 1er trimestre de la grossesse.
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Vol 48 - N° 4S
P. S17 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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