Coinfections communautaires au cours du paludisme grave d’importation de l’adulte - 29/05/18
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Résumé |
Introduction |
Au cours du paludisme grave chez l’enfant en zone d’endémie, les coinfections ont fait l’objet de plusieurs études, et semblent aggraver le pronostic. En revanche, au cours du paludisme d’importation de l’adulte, les données sur l’épidémiologie et l’impact de ces coinfections sont rares. Les objectifs de notre étude sont de décrire les coinfections communautaires au cours des accès palustres graves (APG) d’importation chez l’adulte, et d’identifier les facteurs associés à leur survenue.
Matériels et méthodes |
Étude multicentrique observationnelle dans 52 centres de réanimation en France, ancillaire d’une étude rétrospective (2000–2006) et d’une étude prospective (2006–2010). Un APG était défini selon les critères de l’OMS 2000 adaptés au paludisme d’importation. Une coinfection communautaire était définie comme une infection diagnostiquée dans les 48heures suivant l’admission en réanimation. Les données cliniques et démographiques étaient collectées à partir des dossiers standardisés. Les facteurs associés aux coinfections communautaires étaient identifiés par analyses uni- et multi-variées.
Résultats |
La fusion des 2 bases a permit de colliger 555 patients admis en réanimation pour APG d’importation. L’âge moyen était de 44 ans, la population était majoritairement masculine (69 %). Tous les patients étaient traités par quinine intraveineuse. Cent-dix-neuf patients (21 %) ont présenté au moins une coinfection, dont 42 (35 %) communautaire et 77 (65 %) nosocomiale. Parmi les coinfections communautaires, on retrouvait 18 pneumopathies (43 %), 13 bactériémies (31 %), et 5 infections urinaires (12 %). Les principaux germes identifiés étaient Escherichia coli (n=7), Streptococcus pneumoniae (n=5), Pseudomonas aeruginosa (n=4), et des streptocoques autres (n=4). En analyse multivariée, 3 variables présentes à l’admission étaient indépendamment associées à la présence d’une coinfection communautaire le sexe masculin (OR 3,41, IC 95 % [1,75–6,78]), une détresse respiratoire définie par le critère OMS modifié (OR 2,96, IC 95 % [1,42–6,08]) et une acidose définie par le critère OMS (OR 2,33, IC 95 % [1,04–5,07]). La mortalité intrahospitalière était de 9 % (n=55) sur l’ensemble de la cohorte sans différence significative entre les patients présentant une coinfection communautaire versus le reste de la cohorte.
Conclusion |
Sur une large population d’adulte admis en réanimation pour un APG d’importation, 21 % présentent au moins une coinfection, dont 1/3 d’origine communautaire, notamment des pneumopathies et des bactériémies. En analyse multivariée, le sexe masculin, la présence d’une détresse respiratoire ou d’une acidose sont associées à la survenue d’un coinfection communautaire. Ces données peuvent contribuer orienter le clinicien à identifier les patients les plus à risque et à optimiser leur traitement.
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Vol 48 - N° 4S
P. S19-S20 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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