S'abonner

Quel bilan de santé les médecins proposent-t-ils aux personnes migrantes arrivant sur le territoire français ? Résultats d’une enquête de pratique - 29/05/18

Doi : 10.1016/j.medmal.2018.04.078 
N. Vignier 1, C. Dreneau 2, G. Rauzet 3, J. Bottero 4, H. Leroy 5, F. Deniaud 6, O. Bouchaud 7, G. Ibanez 8, C. Janseen 9, M. Mechain 10
1 Groupe hospitalier Sud Ile-de-France & Sorbonne Université, IPLESP, UMR 1186 & SPILF, Melun, France 
2 Sorbonne Université, Paris, France 
3 Université de Bordeaux, France 
4 CHU Jean-Verdier, Bondy, France 
5 Réseau Louis-Guilloux, Rennes, France 
6 Bureau de la Prévention et des Dépistages, DASES, Ville de Paris, France 
7 CHU Avicenne & Société de Médecine des Voyages, Bobigny, France 
8 Département de médecine générale, Sorbonne Université, Paris, France 
9 CH Annecy & SPILF, Paris, France 
10 CHU de Bordeaux & SPILF, Bordeaux, France 

Résumé

Introduction

La France est une terre d’immigration, mais il n’existe pas de recommandations sur la prise en charge sanitaire des populations migrantes primo-arrivantes et en particulier sur les modalités de réalisation d’un bilan de santé à leur arrivée. La présente étude a comme objectif d’évaluer les pratiques de prescription de bilan de santé des médecins français auprès des personnes migrantes.

Matériels et méthodes

Une enquête sur les pratiques de prévention des maladies infectieuses a été réalisée par auto-questionnaire en 2016–2017 auprès de médecins français impliqués dans la prise en charge des migrants primo-arrivants. Les médecins ont été sollicités par mailing diffusé largement en partenariat avec plusieurs sociétés savantes (infectioflash, SMV, SFLS, SFTG recherche, collectif national des PASS, fédération nationale des centres de santé).

Résultats

Au total, 337 médecins ont répondu à l’enquête. Les répondants étaient âgés de 42 ans en médiane, 65 % étaient des femmes, 43 % exerçaient en Ile-de-France, 37 % exerçaient dans un service de maladies infectieuses et tropicales (SMIT) et/ou un CeGIDD et 54 % en médecine générale libérale, en centre de santé ou en PASS. Le bilan de santé préconisé par les participants pour un homme de 30 ans originaire d’Afrique subsaharienne comprenait (% de médecins) : interrogatoire et examen clinique (89 %), sérologies VIH (92 %), AgHBs (91 %), Ac antiHBs (86 %), Ac antiHBc (83,3 %), VHC (89 %), NFS (78 %), Radio pulmonaire (74 %), syphilis (69 %), créatinine (64 %), ASAT/ALAT (63 %), glycémie (53 %), PCR Chlamydiae (29 %), IDR (28 %), EPS (25 %), sérologie bilharziose (21 %), électrophorèse de l’Hb (19 %), sérologie tétanos (16 %), EPU (15 %), sérologie rougeole (14 %), IGRA (11 %), FS/GE (6 %), autres (8 %). La recherche systématique d’un syndrome de stress post traumatique était proposé par 82 % des participants.

L’EPS et la sérologie bilharziose était plus souvent prescrite par les médecins s’étant déclarés expérimentés (33 % vs 21 %, p=0,02 ; et 29 % vs 20 %, p=0,06). Les sérologies VIH, VHB, VHC, syphilis, bilharziose, la PCR Chlamydiae, la radio pulmonaire et le test IGRA était plus souvent proposés par les médecins exerçant en SMIT et/ou en CeGIDD (p<0,05). L’interrogatoire et l’examen clinique, la NFS, créatinine, ASAT/ALAT, la sérologie VIH, VHC étaient plus souvent cités par les médecins exerçant en médecine générale libérale, en centre de santé ou en PASS (p<0,05).

Conclusion

Mis à part pour le dépistage du VIH et des hépatites, les pratiques des médecins français ne sont pas homogènes en terme de bilan de santé à l’arrivée. L’élaboration de recommandations pratiques et la mobilisation des moyens de leur mise en oeuvre sont nécessaires.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2018  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 48 - N° 4S

P. S28 - juin 2018 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Pratiques de rattrapage vaccinal des médecins français pour les personnes migrantes arrivant sur le territoire français
  • N. Vignier, S. Moussaoui, A. Aurousseau, S. Nappez, J. Cornaglia, G. Delobre, S. Blanchi, O. Bouchaud, O. Launay, M. Mechain
| Article suivant Article suivant
  • Migrant, quel bilan et comment ? Un exemple d’organisation sur une population de mineurs non accompagnés
  • C. Péaud-padinha, A. Binder, L. de Gentile, V. Rabier

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.