Quel bilan de santé les médecins proposent-t-ils aux personnes migrantes arrivant sur le territoire français ? Résultats d’une enquête de pratique - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
La France est une terre d’immigration, mais il n’existe pas de recommandations sur la prise en charge sanitaire des populations migrantes primo-arrivantes et en particulier sur les modalités de réalisation d’un bilan de santé à leur arrivée. La présente étude a comme objectif d’évaluer les pratiques de prescription de bilan de santé des médecins français auprès des personnes migrantes.
Matériels et méthodes |
Une enquête sur les pratiques de prévention des maladies infectieuses a été réalisée par auto-questionnaire en 2016–2017 auprès de médecins français impliqués dans la prise en charge des migrants primo-arrivants. Les médecins ont été sollicités par mailing diffusé largement en partenariat avec plusieurs sociétés savantes (infectioflash, SMV, SFLS, SFTG recherche, collectif national des PASS, fédération nationale des centres de santé).
Résultats |
Au total, 337 médecins ont répondu à l’enquête. Les répondants étaient âgés de 42 ans en médiane, 65 % étaient des femmes, 43 % exerçaient en Ile-de-France, 37 % exerçaient dans un service de maladies infectieuses et tropicales (SMIT) et/ou un CeGIDD et 54 % en médecine générale libérale, en centre de santé ou en PASS. Le bilan de santé préconisé par les participants pour un homme de 30 ans originaire d’Afrique subsaharienne comprenait (% de médecins) : interrogatoire et examen clinique (89 %), sérologies VIH (92 %), AgHBs (91 %), Ac antiHBs (86 %), Ac antiHBc (83,3 %), VHC (89 %), NFS (78 %), Radio pulmonaire (74 %), syphilis (69 %), créatinine (64 %), ASAT/ALAT (63 %), glycémie (53 %), PCR Chlamydiae (29 %), IDR (28 %), EPS (25 %), sérologie bilharziose (21 %), électrophorèse de l’Hb (19 %), sérologie tétanos (16 %), EPU (15 %), sérologie rougeole (14 %), IGRA (11 %), FS/GE (6 %), autres (8 %). La recherche systématique d’un syndrome de stress post traumatique était proposé par 82 % des participants.
L’EPS et la sérologie bilharziose était plus souvent prescrite par les médecins s’étant déclarés expérimentés (33 % vs 21 %, p=0,02 ; et 29 % vs 20 %, p=0,06). Les sérologies VIH, VHB, VHC, syphilis, bilharziose, la PCR Chlamydiae, la radio pulmonaire et le test IGRA était plus souvent proposés par les médecins exerçant en SMIT et/ou en CeGIDD (p<0,05). L’interrogatoire et l’examen clinique, la NFS, créatinine, ASAT/ALAT, la sérologie VIH, VHC étaient plus souvent cités par les médecins exerçant en médecine générale libérale, en centre de santé ou en PASS (p<0,05).
Conclusion |
Mis à part pour le dépistage du VIH et des hépatites, les pratiques des médecins français ne sont pas homogènes en terme de bilan de santé à l’arrivée. L’élaboration de recommandations pratiques et la mobilisation des moyens de leur mise en oeuvre sont nécessaires.
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Vol 48 - N° 4S
P. S28 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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