Prévalence élevée de lymphogranulomatose vénérienne chez les patients sous PrEP - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
L’objectif de notre étude est de décrire les caractéristiques cliniques, biologiques et comportementales des patients présentant une ano-rectite à Chlamydia trachomatis (CT) et bénéficiant de la prophylaxie pré-exposition (PrEP).
Matériels et méthodes |
La détection de souches de CT de génovar L responsables de la lymphogranulomatose vénérienne (LGV) a été réalisée par une PCR en temps réel spécifique à partir des échantillons ano-rectaux positifs à CT envoyés par les laboratoires du réseau LGV. L’identification des génovars de CT a ensuite été réalisée par séquençage du gène ompA. Pour chaque patient, des données cliniques, biologiques et sur le comportement sexuel ont été recueillies après obtention du consentement écrit.
Résultats |
De janvier à septembre 2017, 267 échantillons provenant de patients bénéficiant de la PrEP ont été reçus. Une souche de génovar L a été détectée dans 59 cas et de génovar non-L dans 208 cas. L’âge était similaire au sein des 2 groupes, LGV et non-L (âge médian=37 [24–55] vs 36 [18–69]). Les symptômes cliniques, lorsque l’information était renseignée, étaient plus fréquents dans les cas LGV que dans les cas non-L (78,7 %, 37/47 vs 26,4 %, 40/151) (p<0,001). Un partenaire sexuel occasionnel a été rapporté dans 100 % (27/27) des cas LGV et 95,2 % (79/81) des cas non-L. Au moins 5 partenaires sexuels différents au cours du mois précédent a été notifié dans 72,4 % (21/29) es cas LGV et 57,4 % (54/94) des cas non-L (p=0,15). Dans les cas LGV, 21,9 % (9/41) étaient co-infectés par Neisseria gonorrhoeae versus 25,3 % (40/158) dans les cas non L (p=0,66). Enfin, une syphilis active a été détectée dans 9,1 % (4/44) des cas LGV et 8,2 % (13/158) des cas non-L (p=0,77).
Le séquençage du gène ompA a été obtenu pour 174 échantillons. Un génovar L a été confirmé dans 49 cas (28,2 %) : 20 L2 et 18 L2b. Dans les 11 échantillons restants, 3 variants génétiques de L2b ompA ont été identifiés : L2bV1 (n=7), L2bV2 (n=3) et L2bV4 (n=1). Un génovar non-L a été confirmé dans 121 cas (69,5 %) : 1 D, 35Da, 32 E, 3 F, 29 G et 21J. Un variant résultant d’un échange génétique entre un génotype LGV et un génotype Da ou F a été respectivement détecté chez trois et un patients.
Conclusion |
Une prévalence élevée de LGV (22,1 %, 59/267) a été identifiée parmi les cas d’ano-rectites à CT chez les patients sous PrEP. Les cas LGV présentaient des comportements sexuels à plus haut risque que les cas non-L. La répartition des génovars est similaire à celle décrite récemment dans la littérature. Dans 4 cas, nous avons trouvé une souche présentant un signal positif avec la PCR spécifique LGV alors que la séquence du gène ompA a identifié un génovar Da ou F, suggérant un échange génétique entre génovars ou un mélange de souches.
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Vol 48 - N° 4S
P. S5 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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