Que pensent nos prescripteurs de la réévaluation de l’antibiothérapie à 48–72 h et de sa traçabilité ? - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Dans une démarche d’amélioration des pratiques professionnelles, des audits sur la réévaluation de l’antibiothérapie (ATB) à 48–72h sont régulièrement organisés dans notre établissement. Les résultats montrent que la traçabilité dans les dossiers patient informatisés (DPI) est incomplète (63 % des dossiers en 2016) et ne répond pas aux critères de la HAS. L’objectif de cette étude est de recueillir l’avis de nos prescripteurs.
Matériels et méthodes |
Étude prospective monocentrique portant sur la connaissance, la perception des cliniciens quant à la réévaluation de l’ATB et sa traçabilité en pratique clinique. Un questionnaire électronique (formulaire Google® Forms) a été élaboré et validé par un groupe de travail pluridisciplinaire. Le formulaire comportait 9 questions à choix simples, multiples ou à texte libre. Le lien informatique a été diffusé par courriel à l’ensemble des prescripteurs seniors et juniors de l’établissement.
Résultats |
Soixante-neuf prescripteurs ont répondu (Séniors (S) n=46 et Internes (I) n=23) en déclarant qu’ils réalisaient la réévaluation ATB « souvent » (52 %) et « toujours » (48 %) à l’aide des résultats microbiologiques (100 %) et de l’évolution clinique (96 %) ; 36 % des prescripteurs (S=16 ; I=9) sollicitaient l’avis de l’équipe mobile d’infectiologie (EMI). Les séniors prenaient d’avantage en compte les résultats biologiques (S=78 % ; I=61 %) et la tolérance du patient (S=80 % ; I=57 %). La durée de la prescription ATB n’était pas définie initialement mais était réévaluée après validation des résultats microbiologiques (S=65 % ; I=67 %). La réévaluation ATB était jugée « indispensable » (S=87 % ; I=89 %) et était tracée par 65 % des prescripteurs (S=67 % ; I=60 %) dans l’observation médicale (S=93 %). Les internes estimaient ne pas avoir le temps (22 %) ou ne pas en avoir connaissance (13 %) mais étaient d’avantage informés sur l’importance de la réévaluation précoce (avant 72h : S=33 % ; I=68 %).
Conclusion |
Depuis 2011, la réévaluation ATB est en nette amélioration dans notre établissement grâce à la création d’une EMI et à la sensibilisation de nos prescripteurs. Bien que la traçabilité soit encore inconstante dans le DPI, les cliniciens confirment qu’elle est intégrée dans leur pratique au bénéfice des patients mais qu’il sera difficile de faire évoluer la qualité de la traçabilité par faute de temps. Ces résultats ont été présentés à la CME locale. La mise en place de formations ATB semestrielles proposées aux internes par l’EMI et l’adaptation de nos outils informatiques (intégration d’une alerte de réévaluation ATB dans notre outil de prescription informatique) participeront à l’amélioration de la traçabilité et seront évaluées prochainement.
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Vol 48 - N° 4S
P. S55 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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