Sept antibiotiques sur 10 sont prescrits en France par des médecins généralistes. L’épargne de certaines classes d’antibiotiques et la réduction de durée des antibiothérapies pourraient limiter le phénomène d’antibiorésistance. L’objectif de cette étude était d’évaluer en médecine générale, d’une part, les modalités d’utilisation des fluoroquinolones, d’autre part, la conformité des prescriptions d’antibiotiques d’une durée de plus de sept jours avec une recommandation scientifique préexistante.

Dans cette étude multicentrique prospective, les ordonnances de médecins généralistes ont été recueillies via les pharmacies d’officine. L’inclusion des ordonnances s’est faite par tirage au sort de 18 pharmacies de 6 cantons autour d’un centre hospitalier général, pendant deux périodes d’une semaine, en janvier et mai 2017. Les médecins prescripteurs ont ensuite été questionnés par téléphone pour évaluer la conformité des prescriptions en termes d’indication, de durée, de molécule et de posologie.

Sur 120 ordonnances éligibles, 97 ont pu être analysées, rédigées par 62 prescripteurs différents.

Parmi les 40 prescriptions contenant une fluoroquinolone, 62,5 % concernaient une infection urinaire, 17,5 % une infection respiratoire haute, 12,5 % une infection respiratoire basse. Les prescriptions de fluoroquinolones ont été jugées non conformes dans leur indication pour 40,5 %, dans leur durée pour 83,8 %, dans leur posologie pour 10,8 %.

Parmi les 82 ordonnances contenant une prescription d’antibiotiques de plus de sept jours, 26,8 % concernaient une infection respiratoire basse, 25,6 % une infection respiratoire haute, 25,6 % une infection urinaire, 18,3 % une infection des parties molles. Sur les 82 prescriptions, 76,8 % ont été jugées non conformes aux recommandations, soit dans leur indication, soit dans le choix de la molécule, soit dans leur durée, soit dans leur posologie.

En médecine générale, le taux de prescriptions d’antibiotiques ne suivant pas les recommandations existantes est élevé pour les fluoroquinolones et pour les antibiothérapies de plus de sept jours. Des actions pour améliorer le bon usage des antibiotiques en médecine ambulatoire sont essentielles pour limiter la progression de l’antibiorésistance.