La RCP d’infectiologie contribue-t-elle au bon usage des antibiotiques ? - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Conformément aux préconisations du plan national d’alerte des antibiotiques, les référents de la RCP d’infectiologie d’un hôpital universitaire se sont fixés pour objectif d’améliorer la prescription des anti-infectieux de l’établissement au moyen de programmes d’évaluation des pratiques professionnelles (EPP).
Matériels et méthodes |
Dans le cadre de la RCP d’infectiologie trois EPP destinées à évaluer, respectivement, les prescriptions de carbapénèmes (CP), aminosides (AM) et fluoroquinolones (FQ) ont été mises en place à partir de 2014. La méthodologie est commune pour chacune de ces EPP. Elle repose sur trois phases successives : (1) audit des prescriptions durant deux mois (6 mois pour les CP) ; (2) sensibilisation des prescripteurs par les référents sous la forme de sessions de formations (diaporama+remise d’un guide synthétique) ; (3) nouvel audit des prescriptions durant deux mois. Le degré de conformité des prescriptions a été analysé par un groupe de référents (médecin et pharmacien) et apprécié par un index d’adéquation thérapeutique (IAT) composé de six critères (indication, molécule, posologie, durée, voie, association) pour les CP et les FQ. Les résultats de chaque EPP sont réévalués annuellement par la mesure de l’IAT et la surveillance de la consommation antibiotique.
Résultats |
Concernant les CP, le nombre de prescriptions a baissé de 16 % entre les 2 périodes, avec une augmentation du recours à la désescalade de 61 %. Par ailleurs, le pourcentage de dossiers de CP présentés en RCP a augmenté de 16 à 39 %. Dans le même temps, l’IAT a diminué de 2,46 à 1,98 traduisant une amélioration de la qualité des prescriptions. Concernant les AM, le nombre de prescriptions a diminué de 28 % entre les 2 périodes. La posologie moyenne d’amikacine a augmenté de 10 %. La concentration maximale moyenne cible était atteinte dans 34 % des cas en période 1 versus 41 % en période 2. Concernant les FQ, le nombre de prescriptions a diminué de 52 % entre 2015 et 2017. L’IAT a diminué de 3,26 à 1,61 entre 2015 et 2016 puis s’est stabilisé en 2017. Le logiciel CONSORES, mis en place en 2012, permet désormais de suivre les consommations d’antibiotiques en doses définies journalières (DDJ) pour 1000 journées d’hospitalisation. Entre 2014 et 2017, les DDJ de FQ sont passées de 70 à 50, celles des AM de 24 à 6. Les DDJ des CP sont restées stables : 20 en 2014 et 22 en 2017.
Conclusion |
Entre 2014 et 2017, la mise en place par la RCP d’infectiologie d’EPP dédiées au bon usage des antibiotiques (AM, CP et FQ) a permis une amélioration qualitative durable des prescriptions. En parallèle, les quantités consommées ont diminué. Le suivi annuel de l’IAT et des consommations d’antibiotiques contribue à pérenniser les résultats obtenus.
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Vol 48 - N° 4S
P. S59 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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