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Politique institutionnelle de bon usage des antibiotiques : ne pas oublier les anciennes molécules ! Exemple des fluoroquinolones - 29/05/18

Doi : 10.1016/j.medmal.2018.04.158 
N. Retur 1, F. Lieutier 1, B. Bertrand 2, C. Arlaud 1, V. Mondain 1, M. Milano 1, R. Collomp 1, P.M. Roger 1
1 CHU de Nice, France 
2 Centre hospitalier de Grasse, France 

Résumé

Introduction

Dans notre CHU, dans le cadre de la politique de bon usage des antibiotiques (ATB), la commission de lutte anti-infectieuse (CLAI) cible ses actions depuis 2008 sur une liste d’ATB pour réévaluation par les infectiologues après alerte quotidienne par le pharmacien sur les prescriptions de l’établissement. Le choix des ATB porte sur le caractère pourvoyeur de résistance (ex. : carbapénèmes), la commercialisation récente et l’impact financier (ex. : ceftolozane/tazobactam), ou un contingentement national (ex. : fosfomycine). Si cette liste est issue d’un consensus pluridisciplinaire (médecins, pharmaciens et microbiologistes), aucune fluoroquinolone (FQ) n’y figure. Pourtant, les résistances à cette classe, due à une surconsommation et un mésusage, compromet déjà leur efficacité. En 2005, un 1er audit réalisé au CHU avait montré que 55 % des prescriptions de FQ étaient soit non indiquées, soit mal utilisées (dosage, posologie ou durée de traitement). Si au niveau du CHU, les consommations de FQ ont diminuées entre 2011 et 2016 (55 doses délivrées journalières par journée d’hospitalisation vs 18 doses délivrées journalières par journée d’hospitalisation), le pôle pharmacie-stérilisation en lien avec la CLAI a décidé de réaliser en juillet 2017, un audit sur leur bon usage, afin de mesurer l’importance que cette classe, pourtant ancienne, doit prendre dans la politique institutionnelle de bon usage.

Matériels et méthodes

Durant 6 semaines, une étude observationnelle a été menée sur les prescriptions de FQ. Les données clinicobiologiques des patients, microbiologiques ainsi que les modalités d’utilisation des FQ ont été analysées et confrontées aux recommandations, notamment celles de la Société de pathologie infectieuse de langue française réactualisées en 2015.

Résultats

Sur 76 prescriptions, les infections urinaires (29/76), ostéoarticulaires (14/76) et intra-abdominales (10/76) étaient les plus fréquentes. Vingt-trois indications étaient non conformes aux recommandations. Parmi les 53 indications conformes, 10 prescriptions n’étaient pas optimales (posologie, dosage ou durée). Sur les 32 prescriptions réévaluées par un infectiologue, 32 indications étaient conformes, mais 5 posologies étaient non optimales faute de précision.

Conclusion

Malgré la diminution de consommation des FQ, 43,4 % (33/76) des prescriptions restent non conformes (23 selon l’indication et 10 selon l’utilisation), ce qui laisse une marge de progression. Des mesures institutionnelles sont en cours, comme une (re)diffusion des recommandations, protocolisées dans les logiciels d’Aide à la prescription ainsi qu’une resensibilisation des pharmaciens (en première ligne par leur vision d’ensemble des prescriptions) sur la conformité des indications et d’utilisation de cette classe, toujours d’actualité.

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Vol 48 - N° 4S

P. S61 - juin 2018 Retour au numéro
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