Conseil infectieux en gériatrie : une année de collaboration transversale - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
La résistance bactérienne est un enjeu en milieu gériatrique. L’augmentation des bactéries multirésistantes (BMR) est constante. Dans une structure gériatrique avec des lits de médecine aiguë, SSR et SLD, psychogériatrie, soins palliatifs et hôpital de jour, une collaboration a été mise en place fin 2016 avec une équipe mobile d’infectiologie (EMI) et des visites bimensuelles sur site (outre appels téléphoniques disponibles en continu). Un bilan à 1 an a été réalisé pour décrire les cas d’infection nécessitant l’intervention de l’EMI et la satisfaction des médecins.
Matériels et méthodes |
À chaque visite, une fiche a été remplie avec variables cliniques et biologiques du patient, contexte d’hospitalisation, données microbiologiques, question diagnostique ou thérapeutique posée. Parallèlement, un questionnaire de satisfaction a été réalisé évaluant la perception des gériatres sur la nouvelle organisation du conseil infectieux.
Résultats |
Vingt et un visites sur site ont été effectuées avec 160 consultations de patients, soit 102 avis initiaux et 58 suivis. Parmi les 102 patients avec avis initiaux, 13 % étaient porteurs de BMR.
La majorité des avis initiaux a concerné les infections pulmonaires (24 %), bactériémies (16 %), urinaires (14 %) et abdominales (9 %). Une modification d’antibiothérapie a été réalisée dans 36 % des cas et a concerné principalement le choix des molécules (71 %, 25/35) pour les bactériémies (60 %, 6/9), les infections urinaires (43 %, 10/13), et pulmonaires (33 %, 20/10). Aucun traitement n’a été prescrit suite à l’avis de l’EMI dans 26 % des cas. La posologie a été modifiée dans 5 cas. Seul 30 % des infections ont eu une documentation microbiologique. Pour les infections à BMR, 5 patients ont reçu des carbapénèmes, 2 la témocilline et 2 la cefoxitine. Pour les gériatres, les visites sur site semblaient plus personnalisées que les appels téléphoniques. La fréquence bimensuelle et la durée des consultations leur convenaient. Quatre-vingt-quatorze pour cent était satisfait de l’organisation. Les situations nécessitant un recours à l’EMI concernaient principalement les avis thérapeutiques et les situations complexes. Soixante-deux pour cent des médecins étaient d’accord sur la mise en place d’un avis infectieux dans d’autres structures gériatriques.
Conclusion |
Une collaboration d’avis infectieux dynamique est essentielle afin d’agir sur les changements de pratique en antibiothérapie, pour un bénéfice individuel ou collectif. En particulier, devant une proportion importante d’infections sans documentation microbiologique, il est important de guider le choix et la durée des antibiotiques afin de réduire leur impact écologique.
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Vol 48 - N° 4S
P. S61 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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