Audit régional sur la prise en charge des infections urinaires en EHPAD - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
En Établissements d’hébergements pour personnes âgées (EHPAD), les infections urinaires (IU) représentent 37 % des infections associées aux soins. Il n’existe pas de recommandation spécifique pour la prise en charge des IU en EHPAD. L’objectif était d’évaluer le traitement et la démarche diagnostique des IU en EHPAD.
Matériels et méthodes |
Un groupe de travail collaboratif porté par le centre régional de conseil en antibiothérapie (CRCA) a rédigé un audit. Audit proposé aux médecins coordonnateurs des EHPAD de la région. Inclusion prospective de toute IU traitée par antibiotique (ATB) sur 6 mois (maximum 30IU). Données cliniques et paracliniques colligées par le médecin coordonnateur dans un fichier en ligne. Évaluation de la prise en charge (indication, posologie, réévaluation).
Résultats |
De janvier à décembre 2017, 84 EHPAD se sont inscrits, soit 21 % des EHPAD de la région. Cinq-cent sept épisodes d’IU ont été inclus. L’âge moyen était de 86,9±7,9 ans et le sex-ratio de 0,2. Près de 97 % des patients étaient jugés fragiles avec un score GIR moyen de 2,4±1,1. Une sonde vésicale était présente chez 8,5 % (43/507), une anomalie de l’arbre urinaire 7,8 % (43/507) et une insuffisance rénale chronique sévère 8,1 % (41/507). Les signes cliniques les plus fréquents étaient les brûlures mictionnelles (135/507 ; 26,6 %), les signes « aspécifiques » (confusion, chute, rupture avec l’état antérieur) (134/507 ; 26,4 %) et la fièvre (118/507 ; 23,3 %). Le diagnostic était principalement non précisé dans 33,3 % (169/507). La cystite aiguë à risque de complication était présente dans 26,2 % (133/507). Un ECBU était réalisé chez 461 patients (90,9 %). E. coli représentait 68,8 % des isolats (317/461). La fréquence de bactérie multirésistante était de 11,1 % (51/507). Sur 504 prescriptions, les ATB les plus prescrits étaient les céphalosporines de 3e génération (31,2 %) et les fluoroquinolones (20,4 %) puis amoxicilline (11,3 %), fosfomycine (10,7 %), furadantine (8,1 %) et cotrimoxazole (8,1 %). La durée moyenne de traitement était de 7,8±18,6 jours. Le taux de réévaluation à 72h était de 41 % (191/466). Cinquante-deux prescriptions ont été évaluées secondairement par un infectiologue du CRCA. Alors que l’indication, la dose et la voie d’administration étaient globalement pertinentes (respectivement dans 88 %, 86 % et 90 %), la durée était jugée pertinente dans 55 %, le choix ATB dans 44 % et la réévaluation dans 35 %.
Conclusion |
L’appropriation par les professionnels des recommandations sur les IU semble encore difficile. Les pistes d’amélioration sont le diagnostic, le choix et la durée du traitement ATB. Suite à ce travail, des formations au sein des EHPAD et la distribution d’une plaquette de synthèse des recommandations vont être proposées aux prescripteurs.
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Vol 48 - N° 4S
P. S62 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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