Épidémiologie des septicémies en population gériatrique et impact de la résistance bactérienne - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Les septicémies sont fréquentes dans la population gériatrique, mais leur épidémiologie et leur pronostic sont mal connus. Nous nous sommes intéressés aux caractéristiques cliniques et microbiologiques des septicémies dans cette population et à la prévalence des bactéries multirésistantes (BMR).
Matériels et méthodes |
Étude rétrospective sur 6 ans (1er avril 2011–31 décembre 2016) dans un hôpital universitaire gériatrique de 658 lits.
Tous les patients hospitalisés ayant des hémocultures positives ont été identifiés. Après exclusion des contaminants, les dossiers médicaux ont été revus de manière pluridisciplinaire (infectiologues, gériatres, pharmaciens).
Une septicémie était définie par l’association d’au moins une hémoculture positive et la prescription d’un traitement antibiotique systémique correspondant.
La sévérité initiale de l’épisode était définie par l’existence d’au moins un des critères suivants : expansion volémique, ventilation mécanique, administration d’amines vasopressives ou admission en unité de soins intensifs.
Le critère de jugement principal était la guérison à j28 après la septicémie ou à la sortie de l’hôpital.
Le décès était considéré comme lié à l’infection en cas de persistance ou de réapparition de signes septiques au moment du décès lors du suivi.
Résultats |
Au total, 261 septicémies ont été colligées, puis 68 contaminants ont été exclus. L’âge moyen était de 87,1 ans, le sexe-ratio (H/F) était de 1,1. Les principaux antécédents étaient : néoplasie (22,3 %), diabète (16,6 %) et immunodépression (10,4 %). Les sources d’infection étaient urinaire (53,4 %), respiratoire (10,4 %), intra-abdominale (6,2 %), cutanée (5,7 %) et primitive (15,1 %).
Les principales bactéries impliquées étaient : E. coli (47,7 %), S. aureus (14,0 %), Enterococcus spp. (10,4 %), staphylocoques à coagulase négative (8,3 %), Klebsiella spp. (7,3 %) et P. aeruginosa (6,2 %).
L’épisode était sévère dans 24,9 % des cas, le taux de guérison était de 64,6 % et la mortalité globale de 21,7 %. Le décès était considéré comme lié à l’infection dans 78,9 % des cas.
Concernant les infections à BMR, leur proportion semble stable dans le temps : 10,7 % (2011–2012), 19,6 % (2013–2014) et 14,8 % (2015–2016).
Il n’existait pas de différence significative entre les infections dues aux BMR et aux non-BMR concernant les comorbidités, les caractéristiques cliniques, la porte d’entrée, les bactéries impliquées et la sévérité sauf le taux de guérison qui était de 46,2 % vs. 70,6 % (p=0,004) pour les infections à BMR vs. non-BMR.
Conclusion |
Les septicémies dans la population gériatrique sont fréquentes et leur mortalité est importante. La prévalence des BMR est stable dans le temps, mais ces dernières sont associées à pronostic plus péjoratif.
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Vol 48 - N° 4S
P. S73 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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