Prise en charge diagnostique et thérapeutique des bactériémies à Staphylococcus aureus : consensus des infectiologues de 11 hôpitaux français - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
L’objectif de cette étude était d’obtenir un consensus formalisé dans les différents aspects de la prise en charge d’une bactériémie à S. aureus afin d’harmoniser les pratiques dans les centres participants à une étude de l’intérêt du TEP-scanner dans les bactériémies à S. aureus.
Matériels et méthodes |
Au total, 57 infectiologues des 11 centres de l’étude (10 CHU) ont été invités à participer à un consensus selon la méthode DELPHI préconisée par la HAS. Quarante-trois propositions sur la nature et la durée de l’antibiothérapie (AB) ainsi que la recherche de foyer infectieux profonds ont été soumises.
Résultats |
Après 3 tours de vote électronique et une réunion présentielle, un consensus a été obtenu sur 34 propositions dont les principales sont listées ci-dessous.
AB empirique : céfazoline ou pénicilline M+vancomycine ou daptomycine en cas d’origine nosocomiale+gentamicine en cas de critère de gravité.
AB documentée : sensibilité à la méthicilline : céfazoline ou pénicilline M ; allergie aux bêtalactamines ou résistance à la méthicilline : vancomycine ou daptomycine.
Durée d’AB iv : au moins 14jours (en cas d’infection sur cathéter rapidement résolutive : au moins 7jours).
Durées totales d’AB : bactériémie non compliquée : 14jours ; endocardite infectieuse : 4 à 6 semaines ; méningite : au moins 3 semaines ; abcès cérébral, infection de prothèse articulaire, spondylodiscite : au moins 6 semaines ; autres abcès profonds, autres ostéites : au moins 4 semaines ; arthrite septique sur articulation native : au moins 3 semaines.
Relais oral (souches sensibles) : préférer rifampicine-fluoroquinolone à rifampicine-clindamycine.
Utiliser la rifampicine en cas d’infection sur matériel.
Recherche de foyer infectieux profond : IRM cérébrale en cas d’endocardite infectieuse ou de manifestation neurologique, IRM rachidienne en cas de douleur, de préférence après j7, pas d’imagerie des voies urinaires en cas d’ECBU à S. aureus.
Nous n’avons pas obtenu de consensus concernant la nature de l’AB en cas d’atteinte du système nerveux central, la durée d’AB en cas de thrombophlébite septique, l’indication du scanner thoraco-abdomino-pelvien, l’indication d’un Doppler veineux systématique en cas d’infection sur cathéter central.
Conclusion |
Cette enquête permet de faire un état des lieux des pratiques des infectiologues en France dans les bactériémies à S. aureus et de lister des questions de recherche clinique parmi lesquelles la durée du traitement antibiotique et la place de l’imagerie systématique à la recherche de foyers profonds paraissent prioritaires.
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Vol 48 - N° 4S
P. S73 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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