Analyse des bactériémies chez les patients cirrhotiques dans un centre hospitalier général - 29/05/18
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Résumé |
Introduction |
Il existe peu de données dans la littérature sur les bactériémies survenant chez les patients cirrhotiques. Notre but était d’évaluer les bactériémies de cette population dans notre établissement sur une période consécutive de 8 mois.
Matériels et méthodes |
Analyse réalisée à partir d’une base de données anonymisée (logiciel Epidata), recueillant de manière prospective des données cliniques, microbiologiques et d’antibiothérapie empirique (ATB) pour les bactériémies significatives survenues entre le 01/05/17 et le 31/12/2017 dans un centre hospitalier général (CHG).
Résultats |
Pendant la période d’étude, 30/346 (8,7 %) épisodes bactériémiques sont survenus chez des patients cirrhotiques. Les patients cirrhotiques étaient significativement plus jeunes que les non-cirrhotiques (67,7 ans vs 71,6 ans ; p<0,001) et plus fréquemment des hommes (22/30 [76,7 %] vs 161/316 [50,9 %] ; p=0,02). Parmi les patients cirrhotiques, 76,7 % (23/30) des bactériémies étaient communautaires, avec une porte d’entrée en majorité digestive (30 %, n=9) ou non identifiée (26,7 %, n=8) et au niveau microbiologique une prédominance d’E. coli (40,6 %, n=13) et de S. aureus (25 %, n=8). Les patients cirrhotiques avaient un taux de résistance à la méthicilline parmi les S. aureus qui n’est pas statistiquement différent des patients non cirrhotiques (0 % [0/8] vs 11,9 % [5/43] ; p=0,58), de même que le taux de résistance aux C3G parmi les E. coli (0 % [0/13] vs 9 % [11/124] ; p=0,6) et autres entérobactéries (0 % [0/2] vs 18 % [11/63] ; p=1).
Le taux d’instauration de l’ATB probabiliste était similaire entre patients cirrhotiques et non cirrhotiques (76,7 % [23/30] vs 79,4 % [251/316] ; p=0,72), de même que l’efficacité de l’ATB instaurée (87 % [20/23] vs 84,5 % [212/251] ; p=1).
On notait un taux de sepsis grave/choc septique plus élevé en cas de cirrhose comparé au patients non cirrhotiques (60 % [18/30] vs 30,9 % [126/316] ; p=0,03) et un taux de mortalité plus élevé à j30 (36,7 % [11/30] vs 15,9 % [50/316] ; p=0,004), la mortalité tendant à être plus élevée à j7 (20 % [6/30] vs 10,1 % [32/316] ; p=0,12).
Conclusion |
Dans notre établissement, les bactériémies des patients cirrhotiques concernent des sujets plus jeunes et plus fréquemment instables que les patients non cirrhotiques. Le taux de mortalité était significativement plus élevé en cas de cirrhose, malgré un taux d’instauration et d’efficacité de l’ATB probabiliste similaire aux patients non cirrhotiques. Sur le plan microbiologique, les taux de SARM et d’entérobactéries résistantes aux C3G n’étaient pas significativement plus élevés en cas de cirrhose.
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Vol 48 - N° 4S
P. S74-S75 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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