Prévalence de l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine et les virus des hépatites chez les personnes incarcérées en France - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Les personnes incarcérées représentent une population à risque d’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et les virus des hépatites, tels que le virus de l’hépatite C (VHC) et le virus de l’hépatite B (VHB). Les détenus sont également soumis à des conditions socioéconomiques et d’hygiène défavorables, pouvant contribuer à l’exposition à des virus à transmission entérique, comme le virus de l’hépatite A (VHA) et le virus de l’hépatite E (VHE). Cette population carcérale constitue potentiellement un réservoir ou un observatoire pour les changements épidémiologiques. Ainsi, la séroprévalence VIH, VHC, VHB, VHA et VHE a été ré-étudiée chez les personnes détenues lors de leur incarcération dans un centre pénitencier français.
Matériels et méthodes |
L’étude sérologique a été menée chez 1093 personnes détenues, dans un unique centre pénitencier français, entre juin et décembre 2017. Après l’obtention d’un consentement éclairé auprès du patient, la recherche de l’antigène (Ag) et des anticorps (Ac) du VIH, des Ac du VHC, de l’AgHBs du VHB, des Ac totaux du VHA et des immunoglobulines G (IgG) et IgM anti-VHE a été réalisée sur les prélèvements de plasma.
Résultats |
La prévalence observée était de 1,3 %, 2,9 % et 1,9 % pour le VIH, le VHC et le VHB, respectivement. La séroprévalence VHA s’élevait à 62,7 % et augmentait avec l’âge de 50,3 % pour les personnes <29 ans à 100 % pour les personnes >60 ans (p<0,0001). La séroprévalence VHE était de 8,2 %, équivalente entre les femmes et les hommes (10,8 % et 7,9 %, respectivement), mais augmentait avec l’âge de 3,0 % dans le groupe 10–19 ans à 33,3 % dans le groupe >60 ans (p<0,0001). Aucune IgM anti-VHE n’a été détectée.
Conclusion |
La prévalence du VIH, du VHC et du VHB chez les personnes détenues a été confirmée supérieure à celle de la population générale, comme précédemment rapporté. La séroprévalence VHA était également plus élevée que dans la population générale en France. Au contraire, la séroprévalence VHE était plus faible que chez les donneurs de sang français. La proportion d’étrangers ou de français d’origine étrangère étant importante dans ce centre pénitencier français, la faible séroprévalence VHE pourrait être partiellement expliquée par les pratiques religieuses et les habitudes alimentaires des patients.
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Vol 48 - N° 4S
P. S81 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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