Diffusion du virus de l’hépatite C des HSH infectés par le VIH vers les HSH non infectés par le VIH - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Le relâchement des pratiques de prévention, la diffusion de pratiques à risque telles que le fisting ou les relations sexuelles en groupe et l’usage de drogues dans un contexte sexuel sont responsables depuis quelques années d’une épidémie d’infections par le virus de l’hépatite C (VHC) chez les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH) infectés par le VIH (VIH+). Plusieurs clusters de transmission ont été décrits dans les grandes villes européennes et américaines, jusqu’à présent uniquement chez des HSH VIH+. Nous rapportons les premiers cas de transmission groupée du VHC chez des HSH VIH+ et VIH−.
Matériels et méthodes |
Les HSH ayant présenté une hépatite C aiguë entre 2014 et 2016 suivis dans le service des maladies infectieuses du CHU ont été inclus. Une analyse phylogénétique a été réalisée après séquençage du gène NS5B du VHC. La période de contagiosité de chaque patient a été déterminée, afin d’évaluer l’existence d’éventuelles chaînes de transmission.
Résultats |
De 2014 à 2016, une hépatite C aiguë a été diagnostiquée chez 49 HSH dont 43 VIH+ et 6 VIH− (dont 3 sur le bilan initial avant l’entrée dans un programme de prophylaxie pré-exposition du VIH (PrEP) et 1 au cours du suivi pour PrEP). Les facteurs de risque d’infection par le VHC dans cette population (utilisation de drogue intraveineuse ou nasale, pratiques sexuelles traumatiques), ont été identifiés chez 74 % (32/43) des HSH VIH+ et 83 % (5/6) des HSH VIH−. Quatre clusters et 3 paires d’infections ont été identifiés, dont 3 clusters et 1 paire pour le génotype 1a et 1 cluster et 2 paires pour le génotype 4d. Trois clusters (G1a : 2, G4d : 1) et 1 paire (G4d) étaient des clusters mixtes, associant des patients VIH+ et VIH−. L’analyse chronologique de chaque cluster montre que chaque cluster débute par un ou plusieurs patients VIH+ avant que le 1er patient VIH− ne soit diagnostiqué. Ces données suggèrent fortement que le VHC s’est transmis récemment et à plusieurs reprises, de la population HSH VIH+ vers la population VIH−, vraisemblablement en raison du partage de pratiques à risque entre ces 2 populations.
Conclusion |
Les recommandations pour la surveillance du VHC chez les HSH ne devraient pas être restreintes aux HSH VIH+ mais devraient être étendues aux HSH VIH− dont les facteurs de risque sont similaires.
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Vol 48 - N° 4S
P. S81 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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