Connaissances et croyances sur les infections associées aux soins chez les patients allant bénéficier d’une pose de prothèse articulaire - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Peu d’études se sont intéressées aux connaissances et croyances des patients allant bénéficier d’une pose de prothèse articulaire concernant les infections associées aux soins (IAS) et plus particulièrement celles du site opératoire. Face à de nouvelles stratégies de prévention en développement, telles que les vaccins, nous avons voulu savoir si le niveau de connaissance était associé à l’acceptabilité hypothétique de ces stratégies.
Matériels et méthodes |
Un questionnaire anonyme a été distribué de manière consécutive la veille de l’intervention chirurgicale à tous les patients admis pour pose d’une prothèse articulaire de première intention. Le questionnaire comprenait 26 items. L’enquête a eu lieu sur une période de 9 mois. Un avis favorable a été donné par le comité d’éthique local.
Résultats |
Parmi les 165 patients ayant répondu, 43,6 % étaient des hommes. L’âge moyen était de 68,3 ans±11,4 et 62 % avaient un niveau d’étude inférieur au baccalauréat. Les prothèses de hanche et de genou représentaient respectivement 50 % des indications. Les craintes les plus fréquentes étaient respectivement la douleur (63,6 %) suivi du risque infectieux (58,2 %) puis suivi du risque anesthésique (55,2 %). Plus de 25 % des interrogés ne se sentaient pas bien informés sur le risque infectieux. Le Staphylococcus aureus (SA) était connu de 87,3 % des patients versus seulement 8,5 % pour le Clostridium difficile (CD) (p<0,0001). Les patients avaient entendu parler de SA majoritairement par leur entourage (71 %), suivi du corps médical (42,4 %) et 57,6 % considéraient à tort que le SA est transmis par le personnel soignant ; 48 % accepteraient un vaccin anti-SA s’il était disponible et 20,1 % seraient d’accord pour participer à un essai vaccinal préventif anti-SA. Concernant le CD, les sources d’informations étaient diverses, 25 % considéraient que le CD est transmis par le personnel soignant et 9,1 % savaient que cette bactérie est responsable de diarrhées, 21,2 % accepteraient un vaccin anti-CD s’il était disponible et 16,4 % accepteraient de participer à un essai vaccinal préventif anti-CD. Le vaccin anti-SA était ainsi significativement plus souvent accepté de façon hypothétique que celui anti-CD (p<0,001).
Conclusion |
Le SA est bien connu des patients devant bénéficier d’une pose de prothèse articulaire, toutefois beaucoup ont des connaissances erronées sur cette bactérie. Une stratégie passant par une vaccination semblerait être plutôt bien acceptée. À l’inverse, une autre IAS comme le CD n’est pas connue et une stratégie vaccinale préventive la concernant semble être moins acceptable. Avoir des données préalables sur l’acceptabilité supposée de nouvelles stratégies de prévention pourrait aider à mieux communiquer auprès des futures cibles de ces stratégies.
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Vol 48 - N° 4S
P. S85 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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