Évaluation de l’utilisation de la céfoxitine en association en administration parentérale continue dans le traitement des infections ostéoarticulaires - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Céphamycine apparentée aux céphalosporines de 2e génération, l’utilisation de la céfoxitine a longtemps été limitée à l’antibioprophylaxie. Du fait de son spectre (staphylocoques sensibles, entérobactéries y compris BLSE, streptocoques, anaérobies), de sa stabilité et de son faible coût, elle pourrait être utile en curatif dans les infections ostéoarticulaires (IOA), notamment en cas d’infection polymicrobienne chez des patients pour lesquels l’antibiothérapie per os est limitée.
Matériels et méthodes |
Cette étude observationnelle rétrospective monocentrique a été réalisée dans notre centre de référence des IOA complexes. Les patients présentant une IOA traitée par céfoxitine en traitement associé, en perfusion continue au domicile entre 2014 et 2017 ont été inclus. Un dosage sérique de la céfoxitine a été systématiquement réalisé à l’équilibre.
Résultats |
Trente-trois patients ont été inclus (sex-ratio, 3,7 ; âge moyen, 54,5±14,9 ans), présentant notamment une infection sur matériel (n=16 ; 48,5 %), une pseudarthrose septique (n=7 ; 21,2 %), une infection sur prothèse articulaire (n=3 ; 9,1 %), une ostéomyélite mandibulaire (n=3 ; 9,1 %). Une exposition osseuse initiale était notée chez 8 (24,2 %) patients. L’infection était polymicrobienne pour 24 patients (72,7 %), incluant : staphylocoques sensibles à la méticilline (n=24, 72,7 % ; S. aureus, n=15, 45,5 %), streptocoques (n=9, 27,3 %), anaérobies (n=20, 60,6 %) et entérobactéries (n=13, 39,4 % ; BLSE, n=0). La prise en charge chirurgicale a été considérée comme optimale dans 24 cas (72,7 %).
La céfoxitine a été utilisée en moyenne 8,0±5,1 semaines en association avec d’autres molécules (notamment fluoroquinolones, n=17 ; clindamycine, n=10). La posologie utilisée était de 6g (n=18 ; 18,9 %), 9g (n=2 ; 6,1 %), 8g (n=2 ; 6,1 %), 4g (n=1 ; 3,0 %) par 24h en continu dans un diffuseur portable administré sur un piccline. Le dosage plasmatique moyen à l’équilibre était de 13,2±6,1mg/L. L’effet indésirable grave rapporté a été un DRESS syndrome survenu à sept jours de traitement par céfoxitine, attribué à la fluroquinolone débutée depuis plusieurs semaines.
Dix patients (30,3 %) ont présenté un échec dont 3 attribués à une prise en charge chirurgicale insuffisante et 5 à une surinfection par des bactéries résistantes à la céfoxitine, avec un os initialement exposé chez 4 d’entre eux.
Conclusion |
La céfoxitine est une alternative utile dans le traitement des IOA, notamment en cas d’infection polymicrobienne.
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Vol 48 - N° 4S
P. S89 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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