Profil des patients pris en charge pour syphilis dans un centre de traitement des IST - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
La syphilis est un problème de santé publique dans notre région. L’estimation de sa prévalence en population générale en 2012 était de 0,4 % [0,0–0,9] pour la syphilis active et 3 % [1,7–4,3] pour la syphilis cicatricielle.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective des dossiers des patients ayant été diagnostiqués et/ou traités pour la syphilis entre 2015 et 2017 dans un centre référent pour les IST. L’objectif de cette étude est de connaître le profil des patients infectés afin de mieux cibler le dépistage et ainsi aider à lutter contre cette IST.
Résultats |
Cent soixante-dix neufs personnes ont été prises en charge pour syphilis dans notre centre entre 2015 et 2017. La moyenne d’âge était de 28,16 ans (16–67) pour les 86 femmes (dont 30 enceintes), 88 hommes et 5 personnes transsexuelles (H–F) investigués. Ils étaient principalement d’origine ethnique mélanésienne (145/179, 81 %) ou européenne (15/179, 8,4 %). Ils étaient en couple pour 77,65 % (139/179) d’entre eux mais seulement 55,9 % (100/179) ont consulté ensemble. Les modes de découverte principaux étaient un chancre syphilitique (42/179, 23,5 %), une autre IST (38/179, 21,2 %), un signe cutané (13/179, 7,3 %), une syphilis diagnostiquée chez le/la partenaire (35/179, 19,5 %), ou fortuite (47/179, 26,2 %) : bilan de grossesse (25/179, 13,9 %), dépistage (18/179, 10 %), ou un dong de sang (3/179, 1,7 %), un décès fœtal et une demande d’IVG (1/179). Le stade au moment de la découverte était primaire (n=47, 26,25 %), secondaire (n=13, 7,26 %), tertiaire (n=2, 1,12 %), latent précoce (n=27, 15,08 %) ou latent tardif (n=90, 50,28 %). Le mode de contamination avéré ou supposé était pour 86,6 % hétérosexuel (n=155), 10,6 % homosexuel (n=19), 2,8 % indéterminé (n=5). La co-infection principale était Chlamydia trachomatis. Six patients étaient connus séropositifs pour le VIH. Les traitements ont été complets pour 85,47 % des patients (n=153), incomplets pour 8,94 % d’entre eux (n=16) et non réalisés ou réalisés ailleurs pour 5,56 % (n=10). Le traitement du(des) partenaire(s) n’a été réalisé de façon certaine seulement dans 45,81 % des cas (partenaires de 82 patients). Le suivi sérologique est bien effectué pour uniquement 36,88 % des patients (n=66), et on ne peut conclure pour 13,41 % (n=24) d’entre eux qui ont été traités depuis moins de 3 mois.
Conclusion |
Le dépistage de la syphilis doit être renforcé et adapté à notre territoire car le profil des patients diffère de celui généralement retrouvé en France, touchant de nombreux couples hétérosexuels et femmes enceintes. Ces résultats soulignent l’importance de développer des campagnes d’information destinées au grand public pour sensibiliser la population à cette IST afin de promouvoir son dépistage puis son traitement. La prise en charge des partenaires doit être améliorée, ainsi que le suivi sérologique après traitement.
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Vol 48 - N° 4S
P. S95 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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