L’ajout de tocilizumab au traitement conventionnel améliore-t-il le pronostic visuel des patients avec manifestations ophtalmologiques sévères d’artérite à cellules géantes ? Résultats préliminaires d’une étude rétrospective multicentrique comparative - 06/06/18
Résumé |
Introduction |
Le tocilizumab a récemment fait la preuve de son efficacité en traitement d’induction et d’entretien de l’artérite à cellules géantes (ACG) (ex-maladie de Horton). Cependant, son impact sur la prise en charge des manifestations ophtalmologiques sévères de l’ACG n’a pas été étudié. L’objectif de cette étude est de déterminer si l’ajout de tocilizumab au traitement conventionnel améliore le pronostic visuel de ces patients.
Patients et méthodes |
Design : étude rétrospective, multicentrique, comparative. Critères d’inclusion : patients avec ACG (au moins 3 sur 4 critères ACR ET BAT positive ou inflammation artérielle de gros calibre authentifiée à l’imagerie) ET manifestations ophtalmologiques sévères (NOIA et/ou OACR et/ou ischémie choroïdienne). Comparaison de 2 groupes : « groupe tocilizumab », constitué de patients traités par tocilizumab (au moins 1 injection, moins d’un mois après le début des troubles) en adjonction au traitement conventionnel (appel à observation) ; « groupe contrôle », constitué de patients traités de manière conventionnelle (issus d’une cohorte monocentrique). Critères de jugement : acuité visuelle au diagnostic et à la fin du suivi (conversion en -logMAR : AV 10/10=0 en log MAR ; AV 1/10=1 en log MAR…).
Résultats |
Vingt-quatre patients ont été inclus. Les résultats sont résumés dans le Tableau 1.
Discussion |
En condition de vie réelle, le pronostic visuel des patients traités par tocilizumab est plus sombre que dans le groupe contrôle.
Cependant, en tenant compte des limites inhérentes au caractère rétrospectif de l’étude, il est important de noter que :
– à acuité visuelle initiale et nombre d’yeux atteints au diagnostic équivalents, l’évolution sous traitement conventionnel a été plus sévère dans ce groupe, ce qui a justifié l’utilisation du tocilizumab (évolutivité sous traitement conventionnel : 5/6 ; intolérance sévère à la corticothérapie : 1/6) ;
– le profil était différent dans le groupe tocilizumab, avec une majorité d’hommes et une fréquence plus importante d’OACR ;
– le tocilizumab a été instauré de manière retardée par rapport au début des manifestations ophtalmologiques, alors que le pronostic dans ce cadre est conditionné par une prise en charge dans un délai de moins de 24 heures.
Il n’est donc pas exclu qu’une introduction plus précoce du tocilizumab ait pu limiter l’aggravation et/ou la bilatéralisation de l’atteinte visuelle.
Conclusion |
Une étude prospective, comparative, avec une introduction précoce du traitement et des critères de jugement robustes (amélioration/stabilité/aggravation de l’acuité visuelle et du champ visuel), est nécessaire pour déterminer l’impact pronostique du tocilizumab dans le cadre des manifestations ophtalmologiques sévères de l’ACG.
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Vol 39 - N° S1
P. A100-A101 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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