Aspects cliniques, anatomopathologiques et thérapeutiques de l’érythème induré de Bazin dans un pays d’endémie tuberculeuse - 06/06/18
Résumé |
Introduction |
L’érythème induré de Bazin (EIB) appartient au cadre des vasculites nodulaires. La cause de la maladie reste souvent inconnue quoique l’origine tuberculeuse soit la plus discutée. L’objectif de notre étude est de déterminer les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, histologiques, thérapeutiques et évolutives de l’EIB.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective incluant les patients chez qui le diagnostic d’EIB a été retenu sur les données cliniques et confirmé par l’examen anatomopathogique.
Résultats |
Nous avons recensé cinq patientes ayant une EIB. L’âge moyen de nos patientes était de 53 ans. À l’interrogatoire, nous avons retrouvé la notion d’un contage tuberculeux chez une malade. Deux patientes avaient des signes d’imprégnation tuberculeuse. Une patiente avait une fièvre prolongée. Tous les patients avaient une hypodermite nodulaire chronique uniquement au niveau des membres inférieurs. L’intradermo-réaction à la tuberculine (IDR) était phlycténulaire chez deux malades. Une tuberculose évolutive était retrouvée dans un seul cas (une tuberculose ganglionnaire).
L’examen anatomopathologique retrouvait une panniculite mixte avec une vascularite chez quatre malades dont deux présentaient un granulome. Une patiente avait une panniculite granulomateuse isolé.
Les cinq patientes ont reçu un traitement antituberculeux ; une bithérapie chez une patiente et une quadrithérapie dans les quatre autres cas. La durée moyenne du traitement était de 8 mois. L’évolution était marquée par une guérison complète dans tous les cas.
Discussion |
L’EIB est une affection rare qui reste toujours un sujet à débat quant à son étiologie. En effet, il est considéré comme une réaction d’hypersensibilité type IV à de multiples antigènes, essentiellement le Mycobacterium tuberculosis. Cependant, l’enquête étiologique n’apporte souvent pas d’éléments suffisants pour retenir l’origine tuberculeuse.
Toutefois, quelques études se sont intéressées à rechercher par la technique de PCR l’ADN de M. tuberculosis. Une étude espagnole incluant 65 cas d’EIB a mis en évidence la présence d’ADN de M. tuberculosis dans 77 % des cas. En Tunisie et dans les autres pays ou la tuberculose sévit selon un mode endémique le diagnostic peut être retenu devant quelques éléments : une hypodermite nodulaire chronique des membres inférieurs, des antécédents de personnels ou familiaux de tuberculose, la notion de contage, la forte positivité de l’IDR, la présence d’un granulome tuberculoïde à la biopsie ou la mise en évidence d’un foyer tuberculeux extra-cutanée.
La prise en charge thérapeutique est également mal codifiée. Tous nos malades ont été traités par une antibiothérapie anti-bacillaire avec une bonne évolution. Ce qui est encore en faveur de l’origine tuberculeuse. Toutefois cette conduite n’est pas toujours adoptée par tous les praticiens. Le recours au traitement symptomatique par la Dapsone est parfois indiqué avec souvent de bons résultats.
Conclusion |
Devant une hypodermite nodulaire chronique des jambes associée à des signes clinicobiologiques en faveur d’une tuberculose, un traitement antituberculeux doit être mis en route notamment dans des pays endémiques.
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Vol 39 - N° S1
P. A144 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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