L’atteinte de l’articulation coxo-fémorale peut révéler ou émailler le cours évolutif des spondyloarthrites (SA). Elle constitue un marqueur de sévérité de la maladie car elle entrave le pronostic fonctionnel. Le but de ce travail est d’évaluer la fréquence de cette atteinte, ses caractéristiques cliniques, radiologiques et de déterminer les facteurs prédictifs de sa survenue.

Étude rétrospective monocentrique, effectuée au service de médecine interne de l’hôpital militaire principal d’Instruction de Tunis sur une période de 7 ans (2010–2017), ayant colligé les patients suivis pour SA répondant aux critères : Assessment of SpondyloArthritis International Society (ASAS) ou New York modifiés. Nous avons déterminé la fréquence de la coxite et étudié les caractéristiques cliniques, biologiques et radiologiques afin de dégager les facteurs prédictifs de la survenue de coxite.

Il s’agissait de 68 patients. L’âge moyen était 36,6+12 ans. Le sex-ratio était 2,77. L’âge de début de la maladie était 33,8+11 ans. Le BASDAI moyen était à 6,81. Une coxite a été notée dans 35 % des cas (n=24). Elle était révélatrice de la SA dans la moitié des cas (n=12). Pour le reste des patients, le délai moyen entre le début de la SA et l’apparition de la coxite était de 25 mois [0–264]. Elle était bilatérale dans 70,8 % (n=17). Le nombre de hanches atteintes est de 41 hanches.

Les types radiologiques de la coxite : pseudo-rhumatoïde (11 cas), pseudoarthrosique (8 cas) et synostosante (2 cas). Les coxites étaient débutantes objectivées par l’IRM dans 20 cas.

L’âge de début de la SPA était plus bas chez les patients ayant développé une coxite (32,1+9 ans versus 35,7+13 ans ; p=0,308).

La vitesse de sédimentation (VS) était significativement plus élevée chez les patients avec coxite (50,74mm H1 versus 30,79mm H1, p=0,037).

En revanche, les paramètres suivants n’étaient pas associés à la survenue des coxite : le sexe, le tabagisme, le taux de la CRP, le score d’activité BASDAI et l’existence d’une sacro-ilite radiographique.

L’atteinte de la hanche au cours des spondyloarthrites est à craindre de part sa fréquence et son retentissement fonctionnel. Elle est fréquente dans la population maghrébine, estimé à 30 % parmi la population des spondylarthritiques [1Benmaiza et al. Atteinte inflammatoire de la hanche au cours des spondylarthropathies : à propos de 30 cas. Rev Rhum 74(10–11) :1167.

Cliquez ici pour aller à la section Références]. Elle doit être recherchée systématiquement au moment du diagnostic car elle peut être inaugurale. Notre étude a montré que l’existence d’un syndrome inflammatoire biologique (VS) était associée à la survenue de coxite, d’autres études suggèrent que l’atteinte des coxo-fémorales est associée à une atteinte axiale sévère et au gène d’histocompatibilité HLA B27 [2Frikha F., et al. La spondylartthrite ankylosante : étude d’une série de 83 cas Rev Rhum 2006 ;  73 : 10-11

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